Renouvellement du sénat néerlandais

Le 27 mai 2019, les 75 membres du sénat des Pays-Bas étaient renouvelés dans leur totalité.

Le résultat de ces élections sénatoriales est la conséquence des élections provinciales du 20 mars 20191, puisque les électeurs sont les élus provinciaux. Le vote est pondéré en fonction de la population, les élus provinciaux ayant un certain nombre de voix en fonction de la province qu’ils représentent.

En tête, le FvD de thierry Baudet et le VVD du premier ministre obtiennent 12 sénateurs chacun ; le VVD perd un sénateur par rapport aux précédentes élections ; quant au FvD, c’était sa première participation aux élections sénatoriales.

Le PVV (parti pour la liberté) de Geert Wilders passe de 9 à 5 sénateurs.

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1- Voir chronique du 23 avril 2019 : « Elections provinciales aux Pays-Bas ».

Eponyme

Le mot « éponyme » semble de plus en plus utilisé dans les médias. Comme on peut en ignorer sa signification, je vais commencer par la donner. Cà signifie : qui donne son nom. Par exemple, Athéna est la déesse éponyme de la capitale grecque, puisque c’est d’Athéna que vient le nom d’Athènes.

Le mot est parfois correctement utilisé par la presse.

On peut par exemple lire dans Présent1 en 2018 : « Sorti en octobre 1937 au Paramount à Paris, Le Fauteuil 47 a été réalisé par Fernand Rivers d’après la pièce éponyme de Louis Verneuil (scénariste du film par ailleurs). Avec Françoise Rosay, Raimu, Henri Garat, André Lefaur, Denise Bosc ». L’emploi du mot est ici correct, car la pièce de théâtre est antérieure au film, et a donné son nom au film.

Autre exemple dans le Monde2 en 2015 : « Débarquant du Connecticut où il s’est créé en 2011, XPO Logistics, avec une capitalisation boursière de quelque 4 milliards de dollars, a ainsi pu mettre 3,2 milliards d’euros sur la table – et une prime irrésistible de 37 % – pour racheter le transporteur français Norbert Dentressangle, fondé il y a trente cinq ans à Lyon par le patriarche éponyme ». Emploi correct du mot, l’entreprise portant le nom de son fondateur.

Le mot « éponyme » est parfois utilisé à contresens. C’est quasiment systématique à la télévision. Quand un chanteur ne donne pas de titre particulier à son album de chansons, mais inscrit juste son nom sur la pochette, le présentateur parle d’« album éponyme » ou de « disque éponyme » ; ce qui est débile, puisque çà signifie que le chanteur a changé de nom, et a désormais pris comme nom celui qui a été donné à son disque. Ce cas de figure a peut-être existé (je n’ai pas d’exemple en tête). Mais dans le cas général, ce n’est pas le disque qui est éponyme, c’est le chanteur.

On trouve aussi quelques exemples dans la presse écrite.

Par exemple, dans le Monde3 en 2012 : « Serge Dassault n’est pas satisfait du bilan des années Sarkozy en matière de politique industrielle. Et l’avancée des négociations pour la vente de Rafales4 à l’Inde n’y change rien. Le sénateur UMP et patron du groupe industriel éponyme a lancé un coup de gueule, mercredi 8 février, lors de la réunion de l’UMP dédiée à la lutte contre les délocalisations, en présence de caciques du parti présidentiel ». Le journaliste écrit que Serge Dassault s’appelle ainsi, parce qu’il est président du groupe Dassault, et qu’il a donc décidé d’avoir le même nom que son entreprise. Ce qui est faux. Serge est le fils de Marcel Bloch, qui après la seconde guerre mondiale a changé son nom en Bloch-Dassault, puis en Dassault, et a créé l’entreprise Dassault en lui donnant son nom.

Autre exemple dans le Monde diplomatique5 en 2018 : « Grand romancier d’aventure et artisan de fables sociales, B. Traven, l’auteur du Trésor de la Sierra Madre – un roman mondialement célèbre depuis la sortie en 1948 du film éponyme de John Huston avec Humphrey Bogart –, considérait qu’« un créateur ne saurait avoir d’autre biographie que son œuvre» ». Le roman étant de 1927, et le film de 1948, c’est donc le roman qui est éponyme, et non le film.

En 2008, Libération6 parle « des Raisins de la colère, le roman de John Steinbeck, paru en 1939, et le film éponyme de John Ford tourné en 1940 ». Là, ce qui est remarquable, c’est que l’auteur dit que c’est le film qui a donné son nom au roman, tout en indiquant que le roman est antérieur au film…

Toujours dans Libération7, en 2005 : « La délégation britannique arriva à Nice pour l’ultime phase de négociations du traité éponyme ». Ce qui veut donc dire que le « traité de Nice » a été signé, puis que la ville dans laquelle il a été signé s’est appelée Nice, en souvenir de ce traité……..

Information préhistorique dans le Monde des religions8 en 2018 : « Fait unique, les visiteurs pourront comparer des fossiles originaux sortis exceptionnellement de leur réserve, tels que le crâne éponyme découvert dans la vallée de Néander (Allemagne) en 1856 ». Ce n’est évidemment pas le crâne qui est éponyme, c’est la vallée (« tal » en allemand ») ; l’homme de Néandertal s’appelle ainsi parce qu’on a découvert son crâne dans la vallée de Néander.

Article sur les inondations dans Libération9 en 2017 : « Le 1er juin 2016, les habitants de la vallée du Loing se réveillent les pieds dans l’eau. C’est d’abord le canal éponyme qui a débordé, puis la rivière ». Même sans connaissance particulière de la région, on peut supputer que le mot a encore été employé à contresens ; le journaliste dit que le canal a donné son nom à la rivière, alors que l’inverse est beaucoup plus probable……

Encore dans Libération10, à propos de football : « Jean-Louis Dupont, défenseur de Jean-Marc Bosman dans l’affaire éponyme, qui a fait exploser les frontières dans le foot ». L’arrêt Bosman est une décision de la cour de justice des communautés européennes, saisie par le footballeur belge Jean-Marc Bosman, qui décide que tout quota maximum de joueurs étrangers dans une équipe sportive est contraire au traité de Rome. Utilisation encore une fois contraire du mot « éponyme » : c’est le footballeur qui a donné son nom à la décision de justice, et évidemment pas l’inverse…

Un dernier exemple dans Libération11 : « Drut n’était pourtant pas à la rue: conseiller aux sports de Chirac (à la Mairie de Paris entre 1985 et 1989), ministre éponyme sous le gouvernement Juppé (de 1995 à 1997) ». Là, ce n’est même pas un emploi à contresens, c’est vraiment n’importe quoi ! Dans la tête du journaliste de Libération, çà doit vouloir dire que Guy Drut a d’abord été conseiller aux sports, puis ministre des sports….

Le mot « éponyme » est souvent employé de travers ; mais il faut reconnaître qu’il n’est pas couramment employé par les Français. Contrairement à d’autres mots de grammaire comme « homonyme » ou « synonyme », qu’on apprend à l’école.

Des homonymes sont des mots ayant un sens différent, mais une graphie ou une prononciation identiques (coeur/choeur, point/poing, prémisses/prémices, balade/ballade, mot/maux, sol/saule, sot/saut/sceau/seau, mine [de charbon]/mine [de crayon], port/porc, mer/mère/maire, pin/pain, champ/chant).

Des synonymes sont des mots ayant un sens similaire (cacher/dissimuler, beau/joli).

Des paronymes sont des mots dont le sens diffère, mais dont l’écriture ou la prononciation sont proches (Draguignan/Gradignan, attention/intention, éruption/irruption, enduire/induire, collision/collusion, effraction/infraction).

Les antonymes sont des mots dont le sens est contraire (jeune/vieux, beau/laid, travailleur/paresseux, gentillesse/méchanceté). Contrairement au mot « synonyme », le mot « antonyme » est probablement largement inconnu des Français ; en effet, on parle aux élèves de « synonymes et de contraires », et non pas de « synonymes et d’antonymes ».

Il n’y a donc aucune honte à ne pas connaître le mot « antonyme » ; et il n’y aucune nécessité, à part peut-être pour des grammairiens de très haut niveau, à utiliser ce mot. Il en est de même pour le mot « éponyme ». Je n’ai jamais employé ce mot de ma vie, et je pense qu’il y a une dizaine ou une quinzaine d’années, j’ignorais même qu’il existait ; à tort ou à raison, je n’en éprouve aucune honte, ni aucun complexe d’infériorité culturelle.

Je pense en revanche qu’il est vraiment ridicule d’employer des mots qu’on ne comprend pas….

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1- Alain Sanders : « Le Fauteuil 47 », Présent, 21 avril 2018.

2- Isabelle Chaperon : « Les entrepreneurs accros à la dette sont de retour », le Monde, 24 juin 2015.

3- Eric Nunès : « Pour Serge Dassault, la précarité c’est la vie », le Monde, 10 février 2012.

4- Rafale : avion de combat fabriqué par le groupe Dassault.

5- Charles Jacquier : « Écrivain mystère et œuvre légendaire », le Monde diplomatique, mars 2018.

6- Gérard Lefort : « Raisins amers », Libération, 26 avril 2008.

7- Stephen Wall : « Chirac et Blair feraient la paire », Libération, 16 juin 2005.

8- Hélène Bourg : « Coup de massue sur Néandertal », le Monde des religions, 25 avril 2018.

9- Sylvain Mouillard : « Loing : un an après, la vallée manque d’assurance », Libération, 31 mai 2017.

10- Olivier Bertrand : « L’OL ne paie pas les pros cassés », Libération, 8 décembre 2005.

11- Renaud Lecadre : « Quand Drut chutait sur les emplois fictifs », Libération, 27 mai 2006.

Du bon usage des groupes parlementaires européens

Lorsqu’un organe de presse mentionne un parti étranger, doit-il indiquer ses éventuels liens avec des partis français, et en particulier une appartenance commune à un groupe parlementaire européen ? Nous allons voir deux exemples, où les pratiques journalistiques ne sont pas les mêmes dans ce domaine.

Tout d’abord, on a pu constater que quelques journaux ont rendu compte des manifestations du 23 juin 2019 contre le premier ministre tchèque Babis.

Dans le Monde, dans un long article d’une demi-page1, Ariane Chemin détaille la situation, et explique que les initiateurs de la manifestation « voulaient à nouveau protester contre la fraude aux subventions européennes dont la Commission accuse Andrej Babis – elle lui réclame le remboursement de 17,4 millions d’euros ».

Dans le quotidien Libération2, Nelly Didelot explique que le premier ministre tchèque est « empêtré dans de multiples affaires de conflits d’intérêt, qui ont été épinglées en début de mois par deux audits confidentiels de la Commission européenne ».

Dans la Croix3, François d’Alançon détaille aussi la situation à Prague et précise que le premier ministre tchèque « a été mis l’an dernier en examen dans une affaire de détournement présumé de deux millions d’euros de fonds européens » et évoque son « discours populiste ».

Toujours dans la Croix quelques jours plus tard4, Bruno Frappat nous décrit le premier ministre tchèque comme « une sorte de Trump slave », ce qui ne doit pas être un compliment pour un journal progressiste comme la Croix. On dit que Babis « qu’il n’est pas dépourvu de ces habiletés et de cette énergie qui font les grands escrocs et les corrompus de haut vol », ajoute Bruno Frappat.

Mais aucun de ces articles ne mentionne le fait que l’ANO, parti du premier ministre tchèque Andrej Babis, faisait partie du groupe parlementaire ALDE (alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe) dans le précédent parlement européen, et en fait toujours partie ; l’ALDE vient d’être renommée Renew Europe. Et le parti français LREM du président Macron fait aussi désormais partie de Renew Europe.

Le second exemple concerne les déboires du vice-chancelier autrichien Strache survenus un mois plus tôt, à propos d’une soirée à Ibiza5 . A une semaine des élections européennes du 26 mai 2019, les journaux utilisent la grande artillerie pour marteler que le FPO du vice-chancelier autrichien Strache est un allié européen du rassemblement national français.

Le 19 mai 2019, en présentant l’affaire Strache, le Monde6 précise que Heinz-Christian Strache est un « allié de la première heure de Marine Le Pen ».

Le 21 mai, le Monde revient en détail7 sur l’affaire, et la diffusion de cette vidéo dans laquelle les Autrichiens peuvent « [voir] leur vice-chancelier, manifestement alcoolisé, lors d’un séjour à Ibiza (Baléares, Espagne), proposer à une prétendue nièce d’un oligarque russe de transformer le plus grand quotidien autrichien, la Kronen Zeitung, en un organe de propagande pro-FPO, contre l’obtention de contrats publics ». Le Monde insiste sur les alliés européens du FPO : « Cette crise promet d’être d’une intensité remarquable, pouvant ébranler, lors du scrutin européen de dimanche 26 mai, les alliés continentaux de M. Strache : Marine Le Pen en France et Matteo Salvini en Italie, pour ne citer qu’eux ». Et le quotidien implique aussi le premier ministre hongrois Viktor Orban : « M Orban est la figure la plus menacée par ce coup du destin. Dans la vidéo, il est cité plusieurs fois comme un modèle par M. Strache, qui explique par le menu comment – et surtout avec qui – le chef de l’exécutif hongrois a réussi à détruire les médias de son pays ».

Dans le même numéro, l’éditorial du Monde martèle8 : « L’affaire Strache a plané sur la grand-messe nationaliste organisée, samedi, à Milan, par Matteo Salvini, vice-premier ministre italien et chef de la Ligue, avec une dizaine d’autres partis d’extrême droite, dont le Rassemblement national de Marine Le Pen. Si Mme Le Pen a fini par condamner, lundi, « la faute lourde » de M. Strache, M Salvini est resté silencieux. Le scandale tombe au pire moment pour eux : le FPO était un maillon important dans la stratégie de formation d’un groupe eurosceptique au Parlement européen, après les élections des 23 et 26 mai. L’ensemble des sondages laissent prévoir une forte progression des partis nationalistes à l’occasion de ce scrutin, mais leur unité se trouve encore plus fragilisée ».

Dans Libération, c’est la même journaliste, Nelly Didelot, qui a traité les affaires Strache et Babic. Le 20 mai 2019, elle utilise9 exactement les mêmes mots que le Monde en présentant Heinz-Christian Strache comme un « allié de la première heure de Marine Le Pen ».

La Croix indique10 que Heinz-Christian Strache est « proche de Marine Le Pen », et l’article se conclut ainsi : « Avec cette vidéo, c’est un mentor qui chute ».

On peut donc constater que ces trois journaux, le Monde, la Croix et Libération, qui avaient lourdement insisté sur le fait que le FPO autrichien et le rassemblement national français (présidé par Marine Le Pen) étaient dans le même groupe parlementaire européen, ont totalement tu le fait que l’ANO tchèque était dans le même groupe parlementaire européen que LREM, le parti du président français.

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1- Ariane Chemin : « A Prague, la rue exige le départ d’Andrej Babis », le Monde, 25 juin 2019.

2- Nelly Didelot : « A Prague, 250000 manifestants contre le premier ministre », Libération, 25 juin 2019.

3- François d’Alançon : « Le premier ministre tchèque sous pression », la Croix, 25 juin 2019.

4- Bruno Frappat : « Un peu d’air frais », la Croix, 29 juin 2019.

5- Voir chronique du 24 mai 2019 : « Les caméras d’Ibiza ».

6- Blaise Gauquelin : « Une vidéo compromet le vice-chancelier autrichien d’extrême droite », le Monde, 19 mai 2019.

7- Blaise Gauquelin : « En Autriche, la chute de la coalition des droites », le Monde, 21 mai 2019.

8- « L’onde de choc européenne de l’affaire Strache », le Monde, 21 mai 2019 (éditorial non-signé).

9- Nelly Didelot : « En Europe, un modèle de collaboration ébranlé », Libération, 20 mai 2019.

10- Delphine Nerbollier : « L’Autriche se prépare à de nouvelles élections », la Croix, 20 mai 2019.

Bruckner : Un racisme imaginaire

J’ai lu le livre de Pascal Bruckner « Un racisme imaginaire », sous-titré « Islamophobie et culpabilité », publié en 2017.

Pascal Bruckner dénonce le concept d’islamophobie, destiné à disqualifier et intimider toute personne critique envers l’islam. Intimidation qui fonctionne principalement à cause de la haine de soi que se porte l’Occident, et qu’exploite l’islam : « Contre qui nous battons-nous ? D’abord contre nous-mêmes, nos scrupules, nos doutes dévorants. L’on doit moins redouter la virulence des fous de Dieu que la virulence de la haine que nous nous portons et qui commande de nous soumettre. A l’évidence un continent qui ne s’aime pas ne peut être aimé des autres et se prépare moralement à la disparition. Il peut être colonisé parce qu’il est devenu mentalement colonisable ».

L’intérêt du livre est néanmoins malheureusement un peu gâché par une trop grande soumission de l’auteur au politiquement correct.

Décès en Guyane

Le ministère de la Défense a indiqué que trois militaires français étaient morts accidentellement en Guyane le 17 juillet 2019. Ils appartenaient au 19ème régiment du génie de Besançon, et étaient en Guyane dans le cadre de l’opération Harpie. « Alors que les militaires s’apprêtaient à disposer des charges explosives pour détruire les installations souterraines des orpailleurs, huit d’entre-eux ont été victimes d’un accident au fond d’une galerie. Immédiatement évacués et pris en charge par les premiers secours, trois militaires sont décédés », indique le site Internet du ministère de la Défense.

Les trois militaires sont le sergent-chef Edgar Roellinger, né en 1992 à Toulon, spécialisé dans le déminage, envoyé en 2014 au Mali, et en 2016 à Djibouti et en Ouganda au sein d’un détachement d’instruction ; le caporal-chef Cédric Guyot, né en 1987 à Marseille, envoyé en 2008 au Kosovo, en 2010 au Liban, en 2012 en Afghanistan, en 2014 au Tchad, en 2016 à Djibouti ; le caporal-chef Mickaël Vandeville, né en 1988 à Villiers-le-Bel, envoyé en Afghanistan en 2011, au Mali en 2013, à Djibouti en 2016.

D’après la presse, les militaires auraient été victimes d’émanations toxiques dans une galerie.

L’opération Harpie a commencé en Guyane en 2008 ; son but est de lutter contre les chercheurs d’or illégaux. En janvier 2019, le ministère de la Défense indiquait que l’opération Harpie avait permis en 2018 « la destruction de 765 sites d’orpaillage illégal, de 4 449 carbets, 215 puits et 51 galeries, ainsi que du matériel nécessaire aux orpailleurs tels que 82 concasseurs, 758 tables de levée et 401 motopompes. 110 quads, 205 armes, 120 kilos de mercure et 5 kilos d’or ont également été saisis ».

Plusieurs militaires français sont déjà morts dans le cadre de l’opération Harpie, soit accidentellement, soit directement du fait des orpailleurs ; en juillet 2010 notamment, le fantassin Julien Giffard du 1er régiment d’infanterie, âgé de 25 ans, dans une pirogue volontairement percutée par une embarcation clandestine, tombait à l’eau sous l’impact (son corps fut retrouvé 4 jours plus tard) ; en juin 2012, lors de combats avec les orpailleurs, étaient tués par balle deux militaires du 9ème régiment d’infanterie de marine, l’adjudant Stéphane Moralia et le caporal-chef Sébastien Pissot.

Identité et Démocratie

Suite aux dernières élections européennes, les groupes parlementaires européens se sont recomposés, en particulier pour les droites nationales, par rapport à la situation de la précédente législature1.

Le groupe ELDD (Europe de la Liberté et de la Démocratie directe) n’existe plus. Il était essentiellement formé autour du UKIP britannique de Nigel Farage et du M5S italien. Nigel Farage est revenu en force au parlement européen avec son nouveau parti du Brexit, mais la seule priorité de ce parti étant désormais le Brexit, Nigel Farage ne semble pas s’être impliqué dans la reconstitution d’un groupe parlementaire. Et former un groupe parlementaire nécessite du travail et des démarchages ; il faut au minimum 25 députés, ce qui peut ne pas poser de problèmes, mais il faut surtout qu’ils soient issus au minimum de 7 pays différents, ce qui est parfois plus difficile à atteindre.

Le groupe ENL (Europe des Nations et des Libertés) s’est transformé en groupe ID (Identité et Démocratie).

Il comprend désormais 73 députés, ce qui représente un doublement de son effectif. Ils sont issus de 9 pays.

Identité et Démocratie comprend :

  • 28 députés de la Ligue (Italie)
  • 22 députés du rassemblement national (France)
  • 11 députés de l’AFD (Allemagne)
  • 3 députés du FPO (Autriche)
  • 3 députés du Vlaams Belang (Belgique)
  • 2 députés des Vrais Finlandais (Finlande)
  • 2 députés du SPD (république tchèque)
  • 1 député de l’EKRE (Estonie)
  • 1 député du parti du peuple danois (Danemark)

L’EKRE et le SPD n’avaient pas de députés dans le précédent parlement. Le parti du peuple danois et les Vrais Finlandais étaient dans le groupe CRE (Conservateurs et Réformistes Européens) dans la précédente législature.

Le président d’Identité et Démocratie est l’Italien Marco Zanni.

Après le Brexit, il y aura un pays supplémentaire dans ce groupe : les Pays-Bas, avec un député du PVV.

Le groupe CRE (Conservateurs et Réformistes Européens), qui comprend 62 députés, est désormais dominé par le PiS polonais. Il comprend notamment Frères d’Italie, le FvD néerlandais, le parti espagnol Vox, les Démocrates de Suède.

Enfin le FIDESZ hongrois fait toujours parti du PPE.

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1- Voir chronique du 5 novembre 2016 : « Les droites nationales européennes dans les groupes parlementaires ».

La droite nationale aux élections européennes aux Pays-Bas

Les élections européennes étaient organisées aux Pays-Bas le jeudi 23 mai 2019.

Les Néerlandais avaient élu 26 députés européens aux précédentes élections de 2014 ; ils en ont élu le même nombre en 2019, mais ils seront 29 députés après le Brexit.

Le résultat de la droite nationale reste stable. Mais le PVV de Geert Wilders, allié du rassemblement national français, est en très forte chute, et n’obtient aucun député (il en aura un après le Brexit).

Le FvD de Thierry Baudet, créé en 2016, avait fait entrer deux députés au parlement néerlandais1 en 2017 avec un petit score de 1,78%. Avec 10,96% des voix aux élections européennes de 2019, le FvD supplante le PVV.

Cette inversion entre le PVV et le FvD avait déjà été observée il y a quelques mois aux élections provinciales2 de mars 2019 ; le FvD avait recueilli 14,53% des voix et le PVV 6,94%. Même si l’on ne peut pas comparer des élections provinciales et européennes, il faut constater que ces deux partis n’ont pas réussi à atteindre aux élections européennes le haut score global qu’ils avaient atteint aux élections provinciales.


EURO2014 EURO2014 LEGIS2017 EURO2019 EURO2019 EURO2019

voix sièges voix voix Sièges Sièges postBREXIT
PVV 13,32% 4 13,06% 3,53% 0 1
FvD

1,78% 10,96% 3 4

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1- Voir chronique du 27 mars 2017 : « Elections législatives aux Pays-Bas ».

2- Voir chronique du 23 avril 2019 : « Elections provinciales aux Pays-Bas ».

Elections européennes en Autriche

Les élections européennes étaient organisées en Autriche le 26 mai 2019. Les Autrichiens avaient élu 18 députés européens aux précédentes élections de 2014 ; ils en ont élu le même nombre en 2019, mais ils seront 19 députés autrichiens après le Brexit.

Les conservateurs de l’OVP progressent par rapport aux élections européennes de 2014 et aux élections législatives de 20171.

Le SPO reste stable.

Le FPO baisse fortement par rapport aux élections législatives de 2017, mais peu par rapport aux précédentes élections européennes. Le FPO a somme toute assez bien limité la casse suite au scandale d’Ibiza2.


EURO2014 EURO2014 LEGIS2017 EURO2019 EURO2019

voix sièges voix voix Sièges postBREXIT
OVP 26,98% 5 31,47% 34,55% 7
SPO 24,09% 5 26,86% 23,89% 5
FPO 19,72% 4 25,97% 17,20% 3
Verts 14,52% 3 3,80% 14,08% 3

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1- Voir chronique du 11 décembre 2017 : « Remontée des conservateurs en Autriche ».

2- Voir chronique du 24 mai 2019 : « Les caméras d’Ibiza ».

Elections européennes en Espagne

Les élections européennes étaient organisées en Espagne le 26 mai 2019. Les Espagnols avaient élu 54 députés européens aux précédentes élections de 2014 ; ils en ont élu le même nombre en 2019, mais ils seront 59 députés après le Brexit.

Le parti socialiste (PSOE), en chute depuis plusieurs années, continue son redressement opéré aux élections législatives d’avril 2019 ; il obtient 32,86%. Cette remontée illustre l’imprudence qu’il peut y avoir à considérer un parti politique comme en voie de mourir ou définitivement mort…..

A droite, le parti populaire reste loin de ses meilleurs scores, même s’il limite un peu la casse par rapport aux élections législatives de 2019 ; Ciudadanos, en forte progression par rapport aux précédentes élections européennes de 2014, obtient un score du même ordre de grandeur qu’aux dernières élections législatives ; Vox, qui n’avait pas réussi à envoyer de député au parlement européen en 2014, y parvient cette fois-ci, mais son score est nettement inférieur à celui des dernières élections législatives1.

Quant à l’extrême-gauche, Unidas Podemos confirme la très forte baisse subie aux élections législatives de 2019 (dans le tableau ci-après, la ligne « Unidas PODEMOS » donne les résultats des deux listes d’extrême-gauche aux élections européennes de 2014, PODEMOS et la gauche plurielle créée autour d’Izquierda Unida ; la coalition « Unidas PODEMOS » n’ayant été créée qu’en 2016).


EURO2014 EURO2014 LEGIS2016 LEGIS2019 EURO2019 EURO2019

voix sièges voix voix voix Sièges postBREXIT
Parti populaire 26,09% 16 33,01% 16,70% 20,15% 13
Ciudadanos 3,16% 2 13,06% 15,86% 12,18% 8
Vox 1,57% 0 0,20% 10,26% 6,21% 4
PSOE 23,01% 14 22,63% 28,68% 32,86% 21
Unidas PODEMOS 7,98%+10,03% 5+6 21,15% 11,06% 10,07% 6

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1- Voir chronique du 23 mai 2019 : « Percée de Vox au niveau national ».

Puissances lunaires

A ce jour, sauf erreur de ma part, seuls 3 pays ont réussi à poser une sonde sur la lune : les Soviétiques, les Américains et les Chinois.

Récemment, les Israéliens ont presque réussi à entrer dans ce club des puissances lunaires. La sonde Beresheet, lancée en février 2019, devait alunir en avril 2019 ; mais ne réussissant pas à freiner comme prévu, elle s’écrase sur la lune.

On a marché sur la lune

Il y a 50 ans, le 20 juillet 1969, un homme posait pour la première fois le pied sur la lune. La mission américaine Apollo 11, lancée par la fusée Saturn V, permettait à Neil Armstrong de fouler le sol lunaire.

Les Etats-Unis restent le seul pays à avoir envoyé des hommes sur la lune.

Plusieurs missions américaines ont permis d’emmener d’autres astronautes sur la lune. Au total, 12 Américains ont pu se promener sur la lune. Depuis 1972, aucun homme n’y est retourné.

Les 12 astronautes furent, dans l’ordre :

  • Neil Armstrong (civil ; Apollo 11) ;
  • Buzz Aldrin (US Air Force ; Apollo 11) ;
  • Charles Conrad (US Navy ; Apollo 12) ;
  • Alan Bean (US Navy ; Apollo 12) ;
  • Alan Shepard (US Navy ; Apollo 14) ;
  • Edgar Mitchell (US Navy ; Apollo 14) ;
  • David Scott (US Air Force ; Apollo 15) ;
  • James Irwin (US Air Force ; Apollo 15) ;
  • John Young (US Navy ; Apollo 16) ;
  • Charles Duke (US Air Force ; Apollo 16) ;
  • Eugene Cernan (US Navy ; Apollo 17) ;
  • Harrison Schmitt (civil ; Apollo 17).

Eugene Cernan fut le dernier homme à quitter la lune.

David Scott fut le premier homme à rouler sur la lune, en conduisant la première voiture dans l’espace, la Jeep lunaire, en 1971.

Elections européennes en Allemagne

Les élections européennes ont eu lieu en Allemagne le 26 mai 2019.

Les résultats allemands sont toujours très importants, l’Allemagne envoyant le plus grand nombre de députés au parlement européen1 : 96 sur 751 maintenant, et 96 sur 705 après le Brexit.

Ce scrutin s’inscrit dans la continuité des élections régionales (qui ont eu lieu depuis les élections législatives2 de 2017), en Bavière3 et en Hesse4.

Dans ces élections régionales, on a assisté à une baisse des chrétiens-démocrates de la CDU, et des sociaux-démocrates du SPD, et à une montée de l’AFD et des Verts.

Pour ces élections européennes, l’AFD progresse légèrement par rapport aux précédentes élections européennes, mais est en baisse par rapport aux élections législatives de 2017. Ce sont les Verts qui progressent le plus fortement.

La CDU continue de baisser. Le SPD continue à baisser fortement, se faisant désormais dépasser par les Verts, qui arrivent en deuxième position.


EURO2014 EURO2014 LEGIS2017 EURO2019 EURO2019

voix sièges voix voix sièges
CDU/CSU 35,36% 34 33% 28,86% 29
FDP 3,36% 3 10,7% 5,42% 5
AFD 7,04% 7 12,6% 10,97% 11
SPD 27,27% 27 20,5% 15,82% 16
Verts 10,70% 11 8,9% 20,53% 21
Die Linke 7,39% 7 9,2% 5,50% 5

Du côté des petites listes, les Freie Wähler5, augmentent leur score à 2,16% et passent de 1 à 2 députés.

FAMILIE, le parti des familles d’Allemagne, reste stable, à 0,73% et 1 député. Une mesure-phare du programme de FAMILIE est l’instauration du « vote familial » (droit de vote accordé aux enfants par le biais de leurs représentants légaux qui votent en leur nom), mesure qui figurait il y a une quinzaine d’années dans le programme du front national français.

Le NPD, avec 0,27% des voix, perd son député au parlement européen.

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1- Voir chronique du 25 mai 2019 : « Répartition nationale des députés européens ».

2- Voir chronique du 17 décembre 2017 : « Angela Merkel paie l’addition ».

3- Voir chronique du 20 octobre 2018 : « Elections bavaroises ».

4- Voir chronique du 26 décembre 2018 : « Election régionale en Hesse ».

5- Voir chronique du 20 octobre 2018 : « Elections bavaroises ».

Elections européennes en Italie

Les élections européennes en Italie sont un succès éclatant pour la Ligue, et son dirigeant, le vice-premier ministre Matteo Salvini, qui arrive très largement en tête du scrutin avec 34% des voix. La Ligue progresse fortement par rapport au précédent scrutin européen de 2014, et par rapport aux élections législatives de 2018.

L’Italie est gouvernée depuis 2018 par une alliance1 entre la ligue et le M5S (mouvement 5 étoiles).

Cette élection de 2019 marque une inversion du rapport de force entre le M5S et la Ligue par rapport aux élections législatives de 20182.


EURO2014 EURO2014 LEGIS2018 EURO2019 EURO2019

voix sièges
voix Sièges post-BREXIT
Ligue 6,15% 5 17,34% 34,26% 29
M5S 21,15% 17 32,68% 17,06% 14

En dehors de la Ligue, le tableau ci-après donne les résultats des autres partis de droite. Le parti de Silvio Berlusconi, Forza Italia, continue sa chute, en passant au-dessous des 10%. Les Frères d’Italie poursuivent leur lente progression, et entrent au parlement européen avec 6 élus. La coalition de droite (Ligue + FI + FdI), qui avait obtenu 37% des voix aux élections législatives de 2018, totalise désormais 49,5% des voix.


EURO2014 EURO2014 LEGIS2018 EURO2019 EURO2019

voix sièges
voix Sièges post-BREXIT
FI 16,81% 13 13,98% 8,78% 7
FdI 3,66% 0 4,37% 6,44% 6

A gauche, le parti démocrate se redresse un peu par rapport aux élections législatives de 2018, mais la chute par rapport au précédent scrutin européen de 2014 reste vertigineuse.


EURO2014 EURO2014 LEGIS2018 EURO2019 EURO2019

voix sièges
voix Sièges post-BREXIT
PD 40,81% 31 18,76% 22,74% 19

On peut enfin constater que les rapports de force nationaux au sein du groupe ENL3 ont été substantiellement modifiés après ce succès de la Ligue italienne. En effet, le front national français en était la principale composante (plus de 20 députés lors de la constitution du groupe en 2015), alors que ses alliés n’apportaient chacun que quelques sièges au groupe, soit en raison de leur faible score dans leur pays, soit en raison du faible nombre global de députés du pays concerné ; à l’époque la Ligue italienne avait 6 députés. Après les élections de 2019, la Ligue italienne envoie désormais plus de députés au parlement européen que le rassemblement national ; 29 contre 23.

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1- Voir chronique du 21 juin 2018 : « Alliance entre la ligue et le M5S ».

2- Voir chronique du 5 mai 2018 : « Quelle coalition pour l’Italie ? ».

3- ENL : Europe des nations et des libertés.

Elections européennes en Pologne

Les élections européennes du 26 mai 2019 en Pologne ont vu l’affrontement de deux coalitions.

D’un côté, la Droite unie, regroupant le Pis au pouvoir depuis 20151, et deux petits partis de droite.

De l’autre, la Coalition européenne, regroupant notamment le PO (plateforme civique) membre du groupe PPE au parlement européen (aux côtés de la CDU allemande et de LR français), le parti paysan polonais membre du PPE, le SLD (anciens communistes) membre du groupe socialiste au parlement européen, et les Verts.

La Droite unie arrive en tête avec 45,38% des voix et 27 députés sur 52. La Coalition européenne, qui ratissait assez large, n’est qu’en deuxième position, avec 38,47% des voix (22 députés).

Le mouvement Wiosna, de gauche, obtient 6,06% et 3 députés.

Deux mouvements classés à droite, à l’extrême-droite ou comme populistes n’obtiennent pas de sièges ; la Confédération Korwin et Kukiz15 obtiennent respectivement 4,55% et 3,69% des voix.

Les élections législatives polonaises auront lieu au second semestre 2019.

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1- Voir chronique du 10 décembre 2015 : « Elections législatives polonaises ».