Référendum hongrois

 

 

Lors du référendum du dimanche 2 octobre 2016, les électeurs hongrois devaient répondre à la question suivante : « Voulez-vous que l’Union européenne puisse prescrire l’installation obligatoire en Hongrie de citoyens non-hongrois sans l’approbation de l’Assemblée nationale ? »

Le taux de participation n’a atteint que 43,42%. Les bulletins blancs et nuls ont représenté 6,27% des votants.

Le « non » à l’immigration imposée est massif, recueillant 98,34% des suffrages exprimés ; le « oui » se contentant donc de 1,66%.

Malgré le caractère massif du vote, le référendum n’est pas considéré comme valide, car la nouvelle constitution impose que « plus de la moitié des votants aient émis un vote valide ».

C’est donc un demi-échec pour le premier ministre Viktor Orban, qui n’a pas réussi à obtenir une participation plus élevée ; et l’ensemble des médias français présente ce référendum comme un « échec ».

Cependant, le taux de participation (43,42%) n’est pas très éloigné de celui du référendum de 2003 sur l’adhésion à l’Union européenne (45,6%). Mais il convient de noter que la constitution ne déterminait pas à cette époque la validité du scrutin par une participation supérieure à 50%.

Enfin, si l’on examine le taux de participation et le résultat de 98%, ce résultat, même s’il n’a pas de valeur légale, a évidemment une signification politique importante. On peut d’ailleurs noter qu’à la télévision française, certains journaux en continu passaient en boucle que le référendum était invalide, mais « oubliaient » de mentionner le chiffre du résultat (98%).

 

 

Pas d’augmentation des retraites en Suisse

 

3 référendums étaient organisés en Suisse le 25 septembre 2016.

Votation 605 : « Pour une économie durable et fondée sur une gestion efficiente des ressources (économie verte) ». Elle a été rejetée par 63,6% des électeurs. La proposition demandait notamment d’insérer dans la constitution suisse l’article suivant : « L’empreinte  écologique de la Suisse est réduite d’ici à 2050 de manière à ce que, extrapolée à la population mondiale, elle ne dépasse pas un équivalent planète ». La traduction de cet article dans un langage compréhensible semble être que la Suisse aurait dû réduire de 66% sa consommation de matières premières d’ici 2050, si cet article avait été adopté.

Votation 606 : « Pour une AVS forte ». La proposition demandait une augmentation de l’AVS (Assurance Vieillesse et Survivants), par l’inscription de l’article suivant dans la constitution : « Les bénéficiaires d’une rente de vieillesse ont droit à un supplément de 10 % sur leur rente ». Cette hausse des retraites a été refusée par 59,4% des électeurs.

Votation 607 : La loi sur le renseignement, augmentant les possibilités d’écoute, a été approuvée par 65,5% des votants.

 

 

 

Camouflets pour la chancelière

 

Les élections régionales du 4 septembre 2016 dans le Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, et du 18 septembre 2016 à Berlin, ont permis à l’AFD1 d’entrer en force dans ces deux assemblées régionales.

Ces deux scrutins ont vu la participation grimper par rapport à la précédente élection de 2011 : 61,9% dans le Mecklembourg-Poméranie-Occidentale (51,5% en 2011) et 66,9% à Berlin (62% en 2011).

L’AFD, absente du précédent scrutin, a obtenu 20,8% des voix dans le Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, devançant la CDU de la chancelière Angela Merkel. L’AFD a obtenu 14,2% à Berlin. Dans la capitale allemande, l’AFD obtient ses meilleurs scores dans l’ancien Berlin-Est (29% à Marzahn-Hellersdorf-1 et 28,5% à Marzahn-Hellersdorf-3).

Dans le Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, les autres partis politiques ont baissé par rapport à 2011 ; le SPD obtient 30,6% (35,6% en 2011), la CDU 19%  (23% en 2011), Die Linke 13,2% (18,4% en 2011), les Verts 4,8% (8,7% en 2011),  le NPD 3% (6% en 2011). Les Verts et le NPD, passant au-dessous de la barre des 5%, ne sont plus représentés dans l’assemblée régionale.

A Berlin, le SPD, la CDU, les Verts et le Parti des Pirates ont baissé par rapport à 2011 ; le SPD obtient 21,6% (28,3% en 2011), la CDU 17,6% (23,3% en 2011), les Verts 15,2% (17,6% en 2011) et le Parti des Pirates 1,7% (8,9% en 2011) ;  le Parti des Pirates, créé en 2006 pour défendre la liberté totale sur Internet, la légalisation des drogues et l’immigration sans limites, disparaît de l’assemblée régionale, en raison de son score inférieur à 5%. En revanche, deux autres partis sont en progression : Die Linke obtient 15,6% (11,7% en 2011) et le FDP 6,7% (1,8% en 2011) ; le FDP, qui avait été éjecté de l’assemblée régionale en 2011, y revient donc en 2016.

Au premier semestre 2017, 3 autres élections régionales seront organisées en Allemagne : dans la Sarre (26 mars), dans le Schleswig-Holstein (7 mai) et en Rhénanie-du-Nord-Westphalie (14 mai). Dans ces trois élections, l’AFD semble en mesure de remporter des élus, sans doute avec un score autour de 10% dans chacune de ces régions. Au second semestre 2017, les élections législatives allemandes pourraient enfin donner des députés à l’AFD ; aux précédentes élections, en 2013, l’AFD avait raté de peu la barre des 5% nécessaires pour obtenir des députés (4,7%).

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1- Voir chronique du 20 mars 2016 : « Recomposition allemande? »

 

 

A la hache et au couteau

Après l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice, voici une liste non-exhaustive de quelques agressions en France et en Allemagne cet été.

Dans la nuit du 18 juillet 2016, un immigré afghan (ou pakistanais), âgé de 17 ans, a blessé 5 personnes dans un train en Bavière, près de Wurtzbourg, avant d’être tué par la police. Cette attaque à la hache et au couteau a été revendiquée par l’Etat islamique.

Mardi 19 juillet 2016, dans un village de vacances à Garde-Colombe (Hautes-Alpes), Mohamed Boufarkouch, un Marocain « connu des services de police » résidant à Limay (commune limitrophe de Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines), a frappé de coups de couteau au thorax une mère et ses trois filles. D’après une partie de la presse française, son agression n’a rien à voir avec l’islam, même s’il a crié « Allah Akbar » après son arrestation, au moment de la prise de ses empreintes digitales.

Le 22 juillet 2016, devant un McDonald’s de Munich (Bavière) et dans le centre commercial proche, un germano-iranien de 18 ans a tué 9 personnes par balles (dont 6 enfants) et s’est suicidé.

Une explosion à Ansbach (en Bavière) a blessé une dizaine de personnes le 24 juillet 2016. L’attentat a été commis par un immigré syrien arrivé en 2014 en Allemagne. Sa demande d’asile avait été refusée, et il devait être expulsé du pays. Le terroriste est mort dans l’explosion. L’attentat a été revendiqué par l’Etat islamique.

Le 24 juillet 2016, dans une rue de Reutlingen (Bade-Wurtemberg), un immigré syrien « connu des services de police » a tué à la machette une femme enceinte.

Le 26 juillet 2016, à Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), un prêtre de 86 ans, le père Jacques Hamel,  a été égorgé pendant la messe. Les deux terroristes musulmans ont été tués par la police. L’un d’eux, Adel Kermiche, condamné, n’était pas en prison, mais vivait en liberté avec port d’un bracelet électronique. Le second, Abdel-Malik Petitjean, a été adopté 6 mois après sa naissance par un Français qui s’était mis en couple avec sa mère. De décembre 2015 à avril 2016, il travaillait comme bagagiste à l’aéroport de Chambéry.

Le 2 août 2016, à Plan-de-Campagne (près de Marseille), un jeune garçon et une jeune fille, qui s’inquiétaient du sort d’un jeune chien dans une voiture stationnée au soleil, sont frappés par le couple propriétaire du véhicule, Abdelhak Attout (déjà condamné pour violence) et Sonia Missaoui. Les deux adolescents se réfugient dans un magasin. L’homme, devant le magasin, montre ses parties intimes, et lance : « Je t’attends ; quand tu sors, je te tue ». La commerçante, qui a donné refuge aux enfants, est menacée : « Toi, la blonde, on va te crever avec Daesch1 ». Arrêté, le couple menace un policier, en mimant un égorgement. Lors de l’audience judiciaire, maître Keita, l’avocat d’Attout, a livré son explication des faits : « Il voit ces deux enfants terrorisés qui partent en courant ; donc il pense qu’ils ont volé, car ils partent en courant. Lui, maîtrise mal le français ; comme il n’a pas le langage, il lui reste la violence, d’où cette réaction primaire2 ».

Le 6 août 2016, à Charleroi (Belgique), deux policières ont été blessées lors d’une attaque à la machette du commissariat, au cri d’ « Allah Akbar », par un immigré algérien, illégalement présent sur le territoire belge et qui avait fait l’objet de deux arrêtés d’expulsion de 2014 non-exécutés. L’Algérien a été tué par la police. L’attaque a été revendiquée par l’Etat islamique.

Le 19 août 2016, à Strasbourg, un juif a été attaqué à coup de couteau par un musulman au cri d’ « Allah Akbar ». L’agresseur avait déjà attaqué un juif à Strasbourg en 2010, mais n’avait  pas été condamné, en raison de troubles mentaux.

Le 22 août 2016, un facteur de 56 ans promènait son chien à Saint-Doulchard, près de Bourges. Il est assassiné d’une quarantaine de coups de couteau. Un habitant de la même commune, Azzedine Bendeghim, a été arrêté, mais a nié l’agression. Une expertise psychiatrique est en cours.

Le 30 août 2016, à l’entrée d’un commissariat de Toulouse, un policier de 21 ans a été blessé au couteau à la gorge. L’agresseur, Abderrahmane Amara, né à Alger, a aussi tenté de s’emparer de l’arme de service du policier. Il aurait expliqué son geste en disant : « J’en ai marre de la France ». Il avait déjà été arrêté en juillet 2014 pour avoir lancé un cocktail Molotov sur une synagogue, mais n’avait pas été condamné, en raison de troubles mentaux.

A Cambrai, le 30 août 2016, un individu cagoulé tirait de la fenêtre de son appartement en criant « Allah Akbar ». Les tirs n’ont pas fait de victime. Le tireur était connu pour des faits de délinquance. Il a été placé en hôpital psychiatrique.

Enfin, un cas d’export de ces nouvelles mœurs françaises à l’étranger, en Australie en l’occurrence. Le 23 août 2016, le Français Smail Ayad a tué au couteau une jeune Britannique de 21 ans, Mia Aylife-Chung. Thomas Jackson, citoyen britannique de 30, blessé dans l’attaque, est décédé quelques jours plus tard. L’agresseur a crié « Allah Akbar », mais on nous assure que cette agression n’a rien à voir avec l’islam ; il aurait agi par dépit amoureux.

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1- Daesch : Etat islamique.

2- Cité dans Jean-Luc Crozel : « Aix : des ados agressés car inquiets pour un chiot », La Provence (Internet), 24 août 2016.

 

 

 

 

Cambriolage chez Ring

Les éditions Ring ont annoncé avoir été cambriolées. Dans leur communiqué, elles annoncent que leurs prochaines parutions étaient heureusement en lieu sécurisé ; le bilan est néanmoins important, avec le vol d’équipements informatiques.

Les éditions Ring ont notamment publié « La France orange mécanique » de Laurent Obertone1 et « Climat investigation » de Philippe Verdier, journaliste météo sur la télévision d’Etat France 2, qui en a été licencié après la parution de son livre.

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1- Voir chronique du 19 septembre 2015 : « La France orange mécanique », et chronique du 20 septembre 2015 : « Obertone à la télé ».

 

 

 

Quatre élections post-estivales

 

 

Nous suivrons particulièrement quatre élections en septembre et octobre prochains ; dans deux régions allemandes, en Autriche et en Hongrie.

En Allemagne, le land du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale renouvellera son assemblée le 4 septembre 2016, et Berlin le 18 septembre. Dans ces deux élections, le résultat de l’AFD1, créée en 2013, et donc absente du précédent scrutin en 2011, sera probablement l’événement principal. Il semble qu’un score supérieur à 5%, et donc des élus, soit probable dans ces deux élections, et qu’un score supérieur à 10% soit possible dans le Mecklembourg-Poméranie-Occidentale. Le NPD, qui a des élus dans l’assemblée régionale du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale depuis dix ans (7,3% des voix en 2006 et 6% en 2011), devrait probablement pâtir de la concurrence de l’AFD et pourrait ne pas franchir la barre des 5% nécessaires pour obtenir des élus.

En Autriche2 , l’écologiste Alexander van der Bellen avait été élu le 22 mai 2016, avec 50,35% des voix, contre 49,65% à Norbert Hofer, candidat du FPO. Le 1er juillet 2016, le tribunal constitutionnel autrichien a annulé le second tour de l’élection, en raison d’irrégularités dans le dépouillement des votes par correspondance. Le second tour sera rejoué entre les deux candidats le 2 octobre 2016.

Enfin, le même jour, la Hongrie organisera un référendum sur la volonté de l’Union européenne d’imposer des quotas minimum d’immigrés aux pays de l’Union. Les électeurs devront répondre à la question : « Voulez-vous que l’Union européenne ait le droit d’imposer l’installation de citoyens non-hongrois sur le territoire de la Hongrie sans l’accord du parlement ? »

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1- Voir chronique du 20 mars 2016 : « Recomposition allemande? »

2- Voir chronique du 24 mai 2016 : « Election serrée en Autriche »

 

 

 

 

Les soubresauts du kémalisme ?

 

 

Dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016, des éléments de l’armée turque ont tenté de prendre le pouvoir. Cette tentative s’est soldée par un échec.

L’instigateur du coup d’Etat ne semble pas encore clairement identifié. Alors que les communiqués militaires laissaient entrevoir une inspiration kémaliste, une lutte fratricide entre islamistes n’est cependant pas exclue.

La conséquence malheureuse de cette nuit, c’est que le pouvoir islamiste turc, qui était visé par ces militaires turcs, sort probablement renforcé. Et que ce sera sans doute le prétexte idéal pour lui pour éliminer les fonctionnaires pas assez islamistes à son goût dans la police, l’armée, la justice, l’éducation.

 

 

Messe informelle

 

Sur la chaîne d’information en continue LCI, le 15 juillet 2016, vers 20h30, dans un reportage à propos d’une messe à Nice, suite à l’attaque au camion, voici le commentaire de la journaliste Charlotte Casanova : « Sa messe devait être informelle ; des personnalités officielles ont tenu à y assister, elles aussi en hommage aux victimes de l’attaque du 14 juillet ».

La journaliste sait-elle ce qu’est une messe ?

D’abord, il est curieux qu’une messe soit considérée comme un hommage aux morts ; on ne rend pas hommage aux victimes ; on demande à Dieu le repos de leur âme et le pardon de leurs fautes. Et, d’ailleurs, si l’assassin avait eu de la famille catholique, elle aurait aussi sans doute demandé une messe pour l’assassin, non pas pour lui « rendre hommage », mais aussi pour demander le pardon de ses fautes.

Pour être honnête, je reproche à madame Casanova son emploi du mot « hommage », mais il faut reconnaître qu’elle n’est pas la seule à l’employer pour parler des messes ; c’est malheureusement extrêmement courant chez les journalistes.

En revanche, elle me paraît innover avec l’expression « messe informelle ».

Qu’est-ce donc qu’une messe informelle ?

Une messe improvisée, comme çà, entre potes, à la bonne franquette ?

Et le contraire d’une messe informelle ? C’est une messe formelle ? Officielle ? Mondaine ?

 

 

14 juillet niçois

 

Le soir du 14 juillet 2016, après le feu d’artifice de Nice, le musulman tunisien Mohamed Lahouaiej-Bouhlel a lancé son camion sur la promenade des Anglais. 84 morts, dont une dizaine d’enfants ; plus de 200 blessés. L’Etat islamique a revendiqué le carnage.

Ce n’est pas une première dans le monde, par exemple en Israël ; ni même en France : ainsi, le 21 décembre 2014, à Dijon1, un homme de 40 ans a foncé en voiture sur plusieurs groupes de piétons, blessant 13 personnes, en criant « Allah Akbar » ; le 1er janvier 2016, des militaires de Vigipirate qui assuraient la protection d’une mosquée à Valence2 ont été attaqués par un homme en voiture, qui leur a foncé délibérément dessus, blessant un soldat. Mais à Nice, le nombre de morts a été considérable.

L’assassin, connu des services de police, et déjà condamné à de la prison avec sursis, vivait légalement à Nice depuis plusieurs années.

Il est remarquable que tous ceux qui nous disent que cet attentat était inévitable (ce qui est peut-être vrai dans le sens où l’assassin n’avait pas fait publiquement état de ses projets et qu’il est difficile de bloquer un camion), n’arrivent même pas à concevoir qu’une politique d’expulsion systématique des délinquants étrangers aurait précisément permis d’éviter cet événement.

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1- Voir chronique du 10 janvier 2015 : « Décembre musulman ».

2- Voir chronique du 24 janvier 2016 : « Quelques attaques ratées ».

 

 

 

Riocreux : la langue des médias

 

J’ai lu ce mois-ci le livre d’Ingrid Riocreux, « la langue des médias », ouvrage de 300 pages publié cette année.

L’auteur démonte les mécanismes de manipulation utilisés par les journalistes, en précisant que ceux-ci n’ont pas forcément conscience de leurs manipulations ; ils manipulent parfois pour la bonne cause, mais parfois aussi sans s’en rendre compte, confondant leurs préjugés et leur orientation idéologique avec la réalité, l’utilisation d’un vocabulaire dévoyé et biaisé permettant de fausser la réalité.

Pour l’auteur, cette présentation biaisée de la réalité n’est pour autant pas le résultat d’un complot, ni d’une censure appliquée par un organisme ni une organisation. C’est au contraire chacun des journalistes qui s’applique une autocensure, quelles qu’en soient les motivations ou les modalités : protection de sa carrière, souci d’être dans le camp des gentils et dans le sens de l’histoire, conformisme social, motivations idéologiques, volonté de protéger ses lecteurs, ses auditeurs ou ses téléspectateurs contre la tentation de « mal penser ».

Un livre intéressant et utile, appuyé sur des exemples précisément et sérieusement référencés, qui participe à l’entreprise de description et d’analyse de notre société.

 

 

Billot : l’affaire Vanneste

 

Je viens de lire « l’affaire Vanneste », livre de François Billot de 180 petites pages, publié en 2008.

Ce livre souffre d’au minimum trois défauts.

Tout d’abord, tout le monde ne connaît pas forcément Christian Vanneste, ni son action politique. L’auteur veut donc nous présenter cet admirable député. Néanmoins, se faire rappeler, quasiment à chaque trois pages, le caractère exceptionnel de Christian Vanneste, de son action parlementaire, ses talents de philosophe, l’admiration dont il jouit dans sa circonscription, çà devient vite un tout petit peu agaçant.

Ensuite, le livre a été publié en 2008, soit après la condamnation en appel de Vanneste, mais avant l’arrêt de la Cour de Cassation. Il serait utile que l’auteur publie une édition augmentée, prenant en compte les développements postérieurs à 2008.

Enfin, l’auteur paraît victime de la « technique du salami ». Il ne dénonce que les condamnations pour « homophobie », sans les mettre dans la continuité de la répression effectuée sous prétexte de racisme, voire même en légitimant la législation « antiraciste ».

Ceci dit, venons-en précisément au contenu du livre.

Il commence avec l’affaire Nouchet. Le 16 janvier 2004, à Noeux-les-Mines, dans le Pas-de-Calais, Sébastien Nouchet est trouvé dans le coma, gravement brûlé. L’enquête montre que Sébastien Nouchet, homosexuel, a tenté 19 fois de se suicider, et qu’il a été accusé de plusieurs départs de feu dans l’immeuble dans lequel il résidait précédemment, dans une autre ville. En l’absence de tout élément de preuve, la personne accusée de l’agression, emprisonnée plusieurs mois, est relaxée en 2006.

En s’appuyant sur une campagne médiatique menée par les lobbys homosexuels qui exploitent cette trouble affaire, le président Chirac récupère ce fait divers pour accélérer la création de la HALDE1 et créer le délit d’« homophobie ». L’auteur explique que la HALDE doit « devenir une sorte de tribunal, sans que l’accusé, pourtant, puisse bénéficier des droits complets de la défense ». Le livre expose les arguments présentés par Christian Vanneste contre l’adoption de ces mesures.

Le livre s’attache enfin à exposer les ennuis judiciaires de Christian Vanneste, poursuivi pour avoir déclaré que l’homosexualité était un comportement inférieur à l’hétérosexualité. Le 24 janvier 2006, le tribunal correctionnel de Lille condamne Christian Vanneste. Jugement confirmé, et peine aggravée par la Cour d’appel de Douai le 25 janvier 2007. Le tribunal indique notamment que le propos de Christian Vanneste était « dans une réponse destinée à être insérée dans un organe de presse s’adressant à un large public qui ne permettait pas de découvrir les fondements et les nuances de la pensée de Christian Vanneste, agrégé de philosophie et qui s’exprimait en tant qu’homme politique ». Situation « surprenante » pour l’auteur, qui indique : « Ce qu’écrit la Cour a quelque chose de terrifiant. En effet, s’il n’a pas été possible aux lecteurs des journaux ayant bénéficié d’une interview du député de « découvrir les fondements et les nuances de la pensée » de celui-ci, c’est bien parce que les propos du député ont été … censurés par les journalistes ». Etrange motif de condamnation, effectivement….

En conclusion, un livre intéressant et utile, dont je recommande la lecture, pour avoir les éléments principaux sur la chronologie et les argumentations de la création de la HALDE et du procès Vanneste.

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1- HALDE : Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité

 

 

 

Overdose de Brexit

 

Le déchaînement politico-médiatique contre le Brexit est tel, la propagande est tellement intense, que, si je continue à écrire sur le sujet, j’ai déjà de quoi publier une chronique quotidienne jusqu’en octobre. D’autant plus que, pendant ces vacances d’été, ce sera pour moi plus de lecture, et beaucoup moins d’écriture.

J’ai donc décidé de mettre un terme, au moins provisoire, à mes chroniques sur le Brexit. Non que le sujet soit inintéressant. Mais il serait dommage de ne parler que de çà ces prochains mois….

 

 

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