Le sénat est resté républicain

 

Le sénat américain sortant, constitué de 100 sénateurs, était à majorité républicaine1 : 54 sénateurs républicains, 44 démocrates et 2 indépendants proches des démocrates. Le sénat étant renouvelé par tiers tous les 2 ans, 34 sièges étaient renouvelés cette année, majoritairement républicains (24 républicains, 10 démocrates).

Le mode d’élection des sénateurs et des membres de la chambre des représentants est le scrutin majoritaire à un tour (8 novembre 2016). A l’exception de la Louisiane, où le second tour était organisé le 10 décembre 2016.

Les républicains conservent leur majorité au sénat, mais y perdent 2 sièges (Illinois et New Hampshire) ; ils sont désormais 52 républicains au sénat.

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1- Voir chroniques du 13 novembre 2014 : « Les républicains ont conquis le sénat » ; et du 10 décembre 2014 : « Election sénatoriale en Louisiane »

 

 

 

 

Il ne pouvait pas gagner

 

Depuis le début de la campagne Trump, les médias français nous ont quasi unanimement martelé que Donald Trump ne pouvait évidemment pas gagner cette élection.

Au tout début de la primaire républicaine pour désigner le candidat républicain à la présidence des Etats-Unis, on nous a d’abord dit que Trump n’était qu’un clown, et qu’il se dégonflerait au début de la course ; puis il a gagné quelques Etats. On nous a alors dit que çà ne durerait pas ; mais ses 16 concurrents républicains abandonnaient la course les uns après les autres ; et Trump était en tête. Puis on nous a dit que les concurrents résiduels allaient s’allier contre lui, et qu’il n’obtiendrait pas la majorité des délégués nécessaires à sa nomination à la candidature républicaine ; il l’a obtenue. Puis que la convention républicaine refuserait de le désigner, et trouverait un autre candidat pour affronter Hillary Clinton ; mais il a été désigné. Maintenant qu’il était le candidat républicain, il allait évidemment perdre l’élection, et le parti républicain serait en lambeaux ; les démocrates n’avaient plus de soucis à se faire pour l’élection présidentielle ; ils pouvaient se consacrer à reconquérir le sénat, ce qui était à leur portée ; les trois débats entre Trump et Clinton ont été présentés comme gagnés par Clinton haut la main.

Puis les Américains ont voté.

En début de soirée électorale, nos médias étaient prêts à fêter la victoire triomphante d’Hillary Clinton. Puis ils furent un peu déçus ; oh non, Trump n’allait pas gagner, rassurez-vous ; mais la victoire de Clinton sera plus serrée que prévu.

Et finalement Trump a gagné, et le congrès est resté républicain……

 

 

 

 

Trump a gagné

 

Le 8 novembre 2016 avaient lieu les élections américaines, dont celle du président. Les électeurs américains élisent des grands électeurs par Etats, qui éliront ensuite le président ; à l’exception de deux Etats (Maine et Nebraska), le candidat arrivé en tête dans l’Etat rafle tous les grands électeurs de l’Etat. Le nombre des grands électeurs attribués à chaque Etat dépend de sa population. Certains ont donc un nombre important de grands électeurs : la Californie en a 55, le Texas 38, l’Etat de New York et la Floride 29. Dans les Etats les moins peuplés, on trouve l’Alaska, le Dakota du Nord, le Dakota du Sud, le Delaware, le Montana, le Vermont et le Wyoming, qui ont chacun 3 grands électeurs.

Le ticket républicain (Trump et Pence) a gagné l’élection contre la candidate démocrate Hillary Clinton.

Un mois après l’élection, on n’a toujours pas de résultats définitifs, et des recomptages sont en cours dans certains Etats.

D’après les résultats provisoires, Donald Trump a obtenu moins de voix qu’Hillary Clinton (46,1% contre 48%) ; mais il a obtenu plus de grands électeurs que sa concurrente (306 contre 232).

Par rapport à 2012, Donald Trump fait basculer 6 Etats dans le camp républicain : la Floride, l’Iowa, le Wisconsin, le Michigan, l’Ohio et la Pennsylvanie.

Donald Trump obtient son meilleur résultat en Virginie occidentale (68,6%) et obtient entre 60% et 68% des voix dans le Wyoming, l’Oklahoma, le Dakota du Nord, le Kentucky, l’Alabama, le Dakota du Sud, le Tennessee et l’Arkansas. Hillary Clinton obtient son meilleur résultat dans le district de Columbia, c’est-à-dire la capitale Washington (90,5%) ; elle obtient entre 60% et 62% des voix en Californie, à Hawaï, dans le Massachusetts et dans le Maryland. En l’état actuel des décomptes, les Etats au résultat le plus serré sont le Michigan (47,50% pour Trump et 47,27% pour Clinton) et le New Hampshire (46,98% pour Clinton et 46,61% pour Trump).

Les grands électeurs se réuniront le 19 décembre 2016 pour élire le président pour un mandat de 4 ans.

 

 

 

 

Petite baisse du FPO

 

Le second tour de l’élection présidentielle autrichienne1 donnait, le 20 mai 2016, 50,35% des voix au candidat écologiste Alexander van der Bellen, contre 49,65% à Norbert Hofer, candidat du FPO (parti de la liberté d’Autriche).

Le 1er juillet 2016, le tribunal constitutionnel autrichien annulait le second tour de l’élection, en raison d’irrégularités dans le dépouillement des votes par correspondance. Le second tour devait être rejoué le 2 octobre 2016.

Ce nouveau vote a été repoussé au 4 décembre 2016, à cause du matériel électoral défectueux (colle des enveloppes pas assez collante).

Ce nouveau scrutin a donné une victoire nette au candidat écologiste. Les résultats définitifs, incluant les votes par correspondance, donnent cette fois-ci 53,8% à Alexander van der Bellen et 46,2% à Norbert Hofer.

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1- Voir chronique du 24 mai 2016 : « Election serrée en Autriche ».

 

 

 

Vaguelette rose près de la Mer noire

 

Deux seconds tour d’élection présidentielle étaient organisés le 13 novembre 2016, en Bulgarie et en Moldavie.

En Bulgarie, le général Roumen Radev, soutenu par les ex-communistes du parti socialiste bulgare, devient président en remportant 59,35% des suffrages.

En Moldavie, Igor Dodon (parti des socialistes de la république de Moldavie) a remporté l’élection avec 52,18% des voix.

Les deux nouveaux présidents sont considérés comme opposés à l’Union européenne, et favorables à un rapprochement avec la Russie.

 

Fabien Jacq

 

Vendredi 4 novembre 2016, en début d’après-midi, un convoi de ravitaillement français quittait la base de Kidal au Mali. Après une quarantaine de kilomètres, deux VAB1 étaient touchés par une explosion. Deux militaires français ont été blessés. L’un d’eux, le maréchal des logis-chef Fabien Jacq, est mort quelques heures plus tard.

Né à Trappes en 1988, le maréchal des logis-chef Jacq était affecté au 515ème RT2 ; après une première mission au Mali de mai à novembre 2013, il était reparti au Mali le 7 octobre 2016, en tant que sous-officier adjoint d’un peloton de circulation et d’escorte.

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1- VAB : Véhicule de l’Avant Blindé.

2- 515ème RT : 515ème Régiment du Train.

 

 

 

Pour une charte des 5 refus

 

Comment clarifier les positions des mouvements européens classés comme « populistes » ou « d’extrême-droite » ?

Une première étape serait de définir quelques critères minimaux, en vue d’une alliance.

A ce titre, je propose une charte des 5 refus qui pourrait être signée par les mouvements européens de droite nationale :

  • refus du communisme

  • refus du national-socialisme

  • refus de l’islamisation

  • refus d’une immigration de peuplement en Europe

  • refus du fédéralisme européen

 

 

Les droites nationales dans les partis politiques européens

 

Le MENL (Mouvement pour l’Europe des Nations et des Libertés) comprend les partis suivants :

  • front national (France)

  • Vlaams Belang (Belgique)

  • ligue du Nord (Italie)

  • FPO (Autriche)

  • OKS (république tchèque)

Il est présidé par Louis Aliot (front national).

L’APL (Alliance pour la Paix et la Liberté) comprend notamment le NPD1 allemand, Aube dorée (Grèce) et le LSNS2 (parti populaire Notre Slovaquie).

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1- Voir chroniques du 20 mars 2016 : « Recomposition allemande ? » et du 20 septembre 2016 : « Camouflets pour la chancelière ».

2- Voir chronique du 6 mai 2016 : « Elections législatives slovaques ».

 

 

Les droites nationales européennes dans les groupes parlementaires

 

Les partis de droite nationale se sont affiliés à différents groupes parlementaires au parlement européen. Cette fragmentation, essentiellement due à des rivalités et des chamailleries parfois stupides, conduit probablement à minorer l’influence de ces mouvements.

Le groupe ENL (Europe des Nations et des Libertés) comprend des députés européens des partis suivants :

  • AFD1 en Allemagne

  • FPO2 en Autriche

  • Vlaams Belang en Belgique flamande

  • Front national français

  • Ligue du Nord en Italie

  • PVV aux Pays-Bas

  • KNP en Pologne

  • et un député britannique élu avec l’étiquette UKIP, et un roumain élu sous l’étiquette du parti conservateur roumain, les deux ayant quitté leur parti d’origine.

Le groupe ELDD (Europe de la Liberté et de la Démocratie directe) comprend des députés européens des partis suivants :

  • UKIP3 au Royaume-Uni

  • M5S (Mouvement 5 étoiles) en Italie

  • AFD en Allemagne

  • Ordre et Justice en Lituanie

  • Korwin en Pologne

  • Parti des citoyens libres en république tchèque

  • Démocrates de Suède

  • et un député français ayant quitté le front national.

Par ailleurs, le PiS4, les Vrais Finlandais et le parti populaire danois, qui sont des partis pouvant être inclus dans la droite nationale, sont membres du groupe CRE (Conservateurs et Réformistes Européens), aux côtés notamment des conservateurs britanniques.

Le Fidesz5 (Hongrie) est membre du PPE (parti populaire européen), aux côtés notamment des LR français, de la CDU/CSU allemande et du Parti populaire espagnol.

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1- Voir chroniques du 20 mars 2016 : « Recomposition allemande ? » et du 20 septembre 2016 : « Camouflets pour la chancelière ».

2- Voir chroniques du 24 mai 2016 : « Election serrée en Autriche » et du 29 mai 2016 : « Forte poussée du FPO ».

3- Voir chroniques du 19 mai 2015 : « Elections britanniques » et du 9 mai 2016 : « Elections locales en Grande-Bretagne ».

4- Voir chroniques du 19 juin 2015 : « Election présidentielle polonaise » et du 10 décembre 2015 : « Elections législatives polonaises ».

5- Voir chronique du 19 juin 2015 : « Election présidentielle polonaise ».

 

 

 

 

Mouvements populistes européens

 

Deux types de regroupements européens peuvent permettre d’établir une liste non-exhaustive des partis européens classables dans la catégorie « populiste », « extrême-droite » ou « droites nationales » : les groupes au parlement européens ; les partis européens, qui sont des regroupements de partis nationaux.

Les groupes parlementaires sont destinés à obtenir des moyens d’organisation pour les députés européens.

Les partis européens reçoivent des subventions de l’Union européenne.

 

 

 

 

Extrême-droite et populismes

Ces dernières années, en Europe, des mouvements étiquetés par les médias dominants comme « populistes », ou « d’extrême-droite », voire même « néo-nazis », ont fortement progressé dans les urnes.

Parfois même, ces mouvements se renvoient entre eux ces étiquettes d’antisémitisme et d’extrémisme, utilisant la propagande des médias de gauche pour se chamailler entre eux. Par exemple, entre le front national français et le UKIP britannique.

Pour le UKIP et le FN, les Français savent qu’aucun des deux n’est un parti néo-nazi. Mais quid de tous les autres mouvements européens ?

On est en effet confrontés à deux attitudes contraires peu satisfaisantes.

La première consiste à croire ce que disent les médias dominants, quand ils qualifient un parti politique d’extrémiste ou de néo-nazi. C’est évidemment impossible. Ces médias eux-mêmes reconnaissent aujourd’hui que le FN n’est pas un parti néo-nazi. Quand ils suggéraient çà, c’était en quelque sorte « pour de faux », comme on dit dans les cours de récréation. Ceci n’empêche certes pas certains hommes politiques, journalistes ou caricaturistes de délirer encore sur le thème du FN néo-nazi ; mais à part quelques intoxiqués qui sont persuadés que le FN va ouvrir des camps de concentration pour y exterminer les juifs, cette accusation stupide a perdu toute crédibilité. Pendant des décennies, nos médias nous ont affirmés que le FN était un parti nazi, ce qui était faux ; pourquoi devrait-on les croire quand ils nous affirment aujourd’hui avec horreur que tel ou tel parti politique étranger serait néo-nazi ?

A contrario, ce n’est pas parce que des médias mentent souvent, qu’ils mentent tout le temps. Quand ils dépeignent un parti comme néo-nazi, il pourrait arriver que ce soit exceptionnellement le cas ! Il y a donc un risque à soutenir par principe un parti qualifié de néo-nazi par les médias, considérant que ceux-ci mentent forcément ; le parti peut réellement être néo-nazi.

Pour les partis les plus puissants et les plus anciens, la propagande politico-médiatique n’a plus d’effet. Par exemple, malgré les hurlements causés par l’élection présidentielle autrichienne, il est incontestable que Norbert Hofer, le candidat du FPO, n’est pas un nazi.

Mais il y a beaucoup de mouvements pour lesquels il n’est pas toujours aisé de se prononcer. Deux critères rendent plus ou moins difficile un état des lieux.

Premièrement, l’âge du parti. Ou plus exactement le temps depuis lequel le parti obtient des scores conséquents aux élections. En effet, plus le parti est implanté fortement depuis longtemps, plus on peut espérer avoir de la documentation contradictoire sur lui, pour pouvoir se forger une opinion.

Secondement, le pays d’implantation du parti, et plus particulièrement sa langue. La documentation en anglais, allemand ou italien sera a priori plus facilement diffusée et exploitée en France que celle en suédois, en grec ou en hongrois.

Il faudra donc encore beaucoup de travail, et de temps, avant de pouvoir dresser un panorama objectif de ces mouvements « populistes » en Europe.

 

 

 

 

Les femmes et les enfants après ?

De nombreux immigrés sont actuellement regroupés en France sur la commune de Calais. Ils s’y agglutinent, dans l’espoir de gagner le Royaume-Uni, qui ne semble pas pressé de leur ouvrir sa frontière. Ils vivent dans un bidonville, appelé la « jungle de Calais ».

Face à cette immigration illégale, le gouvernement a décidé de réagir enfin, pour vider la jungle en moins d’un an. Enfin ! Va-t-il donc enfin procéder à l’expulsion de 10.000 immigrés illégaux de Calais ces prochains mois ?

Que nenni !

Il va en saupoudrer la France entière !

Cette répartition des immigrés illégaux provoque évidemment une opposition forte dans les communes qui vont avoir la chance de bénéficier de cet apport démographique imposé. L’inquiétude est parfois aggravée par le fait que la majorité de ces immigrés sont des hommes seuls ; la crainte de voir augmenter la criminalité, les agressions sexuelles et les viols est aussi présente, renforcée par le comportement connu de certains immigrés en Europe1. Les représentants du gouvernement doivent donc, dans la France entière, essayer de désamorcer l’inquiétude et la colère des populations autochtones.

Cette propagande donne parfois des résultats surprenants.

Par exemple, dans un article de la Provence2, consacré à la conférence de presse du préfet des Alpes de Haute-Provence Bernard Guérin, on peut lire deux arguments contradictoires, assénés à propos de l’installation d’immigrés dans le département.

Le quotidien, en fin d’article, cite le préfet : « C’est une question d’humanité. Il s’agit de personnes vulnérables qui fuient la guerre civile. Leur maintien sur Calais dans des campements de fortune n’était pas possible. Bien sûr que des familles françaises souffrent ou vivent mal. Est-ce que cela doit empêcher la communauté nationale d’accueillir dans des conditions dignes et décentes des gens qui fuient la guerre ?« 

Auparavant, les journalistes écrivaient, reprenant probablement une argumentation préfectorale (mais sans mettre de guillemets) : « S’il ne s’agit que d’hommes, comme certains commentateurs le soulignent, c’est en raison du coût financier de leur passage depuis leur pays d’origine. Seuls les hommes effectuent le voyage avec l’espoir de trouver un travail en Angleterre notamment, pour ensuite envoyer de l’argent à leur famille ».

Deux arguments, sur deux objections différentes, qui peuvent se discuter. Mais mis ensemble dans le même article (espacés tout juste de 4 lignes), ils font éclater de manière époustouflante la malhonnêteté intellectuelle des autorités.

Pour résumer, il faut impérativement accueillir ces immigrés, car leur vie est en danger dans leur pays, à cause de la guerre. Mais ces hommes y ont laissé leurs femmes et leurs enfants, auxquels ils enverront quelques euro un de ces jours. Ces hommes sont « des personnes vulnérables qui fuient la guerre civile », nous assène le préfet ; mais ces hommes vulnérables ont estimé que leur famille n’est pas aussi vulnérable qu’eux sous les bombes….

Les deux journalistes qui signent l’article n’ont apparemment pas perçu la contradiction entre ces deux arguments ; ils n’ont apparemment pas interrogé le préfet sur cette contradiction. Ils se contentent de relayer la propagande immigrationniste préfectorale.

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1- Voir chronique du 2 mars 2016 : « Taharrush gamea ».

2- Tanguy Cohen et Emmanuel Fabre : « Alpes de Haute-Provence : le nombre de migrants accueillis va augmenter », la Provence, 11 octobre 2016 (site Internet).

 

 

 

 

Despot : Oskar et les minarets

 

J’ai lu cet été « Oskar et les minarets », publié en 2010 par Slobodan Despot.

Oskar, c’est Oskar Freysinger.

Oskar Freysinger a notamment été très actif dans le lancement du référendum suisse demandant l’interdiction de la construction de nouveaux minarets.

Ce livre, s’il part de ce référendum, nous décrit néanmoins plus largement la personnalité et les combats politiques d’Oskar Freysinger. Le titre constitue donc un peu une publicité mensongère pour ceux qui chercheraient un récit ou une analyse fouillée de la campagne référendaire sur les minarets, mais constitue un éclairage très intéressant pour découvrir cette personnalité de la vie politique suisse.

Après une jeunesse légèrement à gauche, Oskar Freysinger est élu conseiller communal sous l’étiquette démocrate-chrétienne. Il passe ensuite à l’UDC1.

Professeur de langue, son implication dans la vie politique commence avec son opposition à une réforme de l’enseignement (E-2000). « E-2000 incorporait les thèses marxistes exportées par l’URSS via l’UNESCO dès les années 70 : la famille doit être abolie, ou en tout cas marginalisée ; l’influence des parents, qui empêchent par leurs valeurs « réactionnaires » l’élaboration d’un monde nouveau globalisé, doit être contenue et sapée ; l’enfant doit être au centre du système ; au nom de l’égalitarisme, les devoirs à domicile doivent être abolis ; le savoir brut est suspect, « fasciste », on lui préfère les « savoir-être » et la socialisation ; les profs sont collectivisés et intégrés à des groupes contraignants qui les contrôlent ; l’enracinement émotionnel, historique et géographique est un mal, on veut créer des générations globalisées, dépourvues d’attaches ».

Son arrivée à l’UDC lui vaut la haine du système. Exemple de ce sectarisme : Oskar Freysinger a participé à un concours de poésie ; les textes déposés devaient être anonymes. Et il a gagné le concours. Le jour de la remise du prix, la troupe de théâtre subventionnée refuse de lire le morceau primé. Freysinger demande : « Quelle est leur vision du monde s’ils n’arrivent pas à accepter un homme qui ne pense pas comme eux ? Au nom de la tolérance, ces gens pratiquent l’intolérance la plus étroite. A nous la peur si on leur confiait un jour le pouvoir sur autrui…. La liberté artistique qu’ils invoquent à tout bout de champ est l’instrument de leur répression envers ceux qui ne dansent pas sur la même musique. Et l’Etat subventionne cette censure ».

La nécessité de faire interdire la construction de nouveaux minarets découle pour lui de la fonction du minaret : « Chaque lieu d’où est visible un minaret et chaque région que l’on voit depuis un minaret doivent devenir islamiques. Face à cette revendication, on comprend que cet édifice fréquemment sous-estimé par les Européens joue un rôle bien plus important que celui qu’on lui prête communément ». D’après lui, l’attitude de l’Union européenne envers la Suisse après le référendum sur les minarets s’explique certes par le résultat du référendum, mais aussi par le fait que l’Europe ne veut surtout pas consulter ses citoyens sur ces sujets : « Par son exemple, la Suisse met en évidence les lacunes du système qui l’entoure, un système qui se légitime par l’invocation de la démocratie, mais se garde bien de la mettre en pratique. C’est un système d’ingénierie sociale, calqué sur le modèle marxiste : la création d’un homme nouveau, sans racine, sous la houlette d’une avant-garde « éclairée » qui ne rend des comptes qu’à elle-même. Des êtres sans attaches, des « citoyens du monde » sont bien plus faciles à manipuler, déplacer, remplacer et jeter que des citoyens ancrés dans une tradition et une terre pétrie d’histoire ».

Deux analyses de Freysinger pour terminer. D’abord sur l’incompatibilité entre les conceptions juridiques et morales islamiques et chrétiennes. « Dans l’islam, la morale se fonde sur la loi alors que dans notre conception du droit, la loi se fonde sur la morale. Un exemple pour illustrer ce propos : chez nous, un principe moral décrète qu’il est mal de tuer. Cependant, la loi résultant de ce principe moral doit prendre en considération qu’en cas de légitime défense il peut arriver qu’un humain en tue un autre sans être puni par la suite. Il est toujours mal de tuer, mais le législateur admet une légitimité dans certains cas d’urgence. Il en est tout autrement dans l’islam. La charia prescrit en effet précisément quand, dans quelles conditions et comment exactement certaines personnes peuvent être tuées ou non. La morale exige simplement que ce catalogue soit respecté ; à l’inverse, il est immoral de ne pas respecter ce catalogue. La morale est déduite de la norme légale, intervient donc après la loi, ce qui est d’ailleurs logique dans la conception de l’islam, puisque la loi est divine et non créée et vaut donc une fois pour toutes ».

Enfin, sur l’antisémitisme et la haine d’Israël qui se renforcent à gauche : « La haine incroyable dont on accable l’Etat d’Israël dépasse largement ses méfaits réels. Aux yeux de la gauche européenne, le juif n’est acceptable qu’en tant que victime. Une victime qu’on célèbre par des exercices de contrition qui servent à établir le règne de la culpabilité sur la société occidentale. Le juif fort et debout vient brouiller cette image. Il est non seulement inutile mais encore contreproductif dans ce dessein. Lui, l’éternel apatride, a osé s’ancrer dans un territoire, créer une armée, des frontières. Le nomade qui se sédentarise : un cauchemar pour l’idéologie mondialiste qui cherche, elle, à nomadiser les sédentaires ».

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1- Voir chronique du 20 décembre 2015: « élections fédérales suisses »

 

 

 

Référendum colombien

 

Le 2 octobre 2016, le président colombien Juan Manuel Santos soumettait aux suffrages de ses concitoyens l’accord de paix qu’il avait concocté avec les FARC. Les FARC1 sont une organisation terroriste marxiste, qui impose une guerre civile à la Colombie depuis des décennies.

Le précédent président colombien de 2002 à 2010, Alvaro Uribé, avait mis en œuvre, avec succès, une politique de lutte contre les FARC, qui avait permis de repousser la guérilla loin des grandes villes, de reprendre le contrôle des voies de communication et de reconquérir une partie du territoire colombien, ce qui avait d’ailleurs en conséquence amoindri les revenus que les terroristes communistes tiraient de la culture de la drogue. Un des artisans de cette politique était Juan Manuel Santos, ministre de la Défense de 2006 à 2009.

En 2010, Juan Manuel Santos succéda à Alvaro Uribé, en remportant le second tour de l’élection présidentielle contre le candidat écologiste avec 69,13% des voix. Elu comme le continuateur de la politique de la présidence Uribé, il décida néanmoins de négocier avec les FARC, jusqu’à arriver à cet accord de paix.

Cet accord a suscité une importante opposition, dont celle de l’ex-président Uribé. Certains appréciaient très peu que cet accord donne une impunité partielle aux membres des FARC, leur garantisse un nombre minimum de sièges au parlement et octroie des aides financières aux terroristes.

Bercé dans l’illusion que cet accord serait massivement approuvé par le pays, le président Santos décida d’organiser un référendum.

L’accord a été rejeté, à une très faible majorité (50,21%) cependant, soit une avance de 54.000 voix sur 13 millions de votants.

Malgré ce contretemps démocratique,  le prix Nobel de la Paix a été attribué le 7 octobre 2016 au président colombien.

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1- FARC-EP : Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia-Ejercito del Pueblo (forces armées révolutionnaires de Colombie- armée du peuple).