J’ai lu le livre de Renaud Camus « Le changement de peuple », publié en 2013 (90 pages). Renaud Camus est souvent présenté comme « le théoricien du grand remplacement » ; il utilisa cette expression en 2010 dans des conférences, pour décrire le processus en cours dans certaines parties du pays, et publia un livre en 2011, « Le grand remplacement », qui regroupait ces allocutions.
N’ayant point lu ce livre, je pensais pouvoir faire l’économie de sa lecture, et trouver dans « Le changement de peuple » une version plus élaborée et définitive de la réflexion de Renaud Camus sur le sujet.
Mais ce fut une déception. Alors que j’attendais, excessivement sans doute, de ce livre plus tardif qu’il fût à la fois solidement et concrètement argumenté, on a malheureusement souvent l’impression de lire des généralités ne reposant sur aucun chiffre, ni fait. Le goût de l’auteur pour l’emploi de mots bizarres n’apporte de plus rien à la démonstration ; par exemple, l’utilisation de « nocence », qui semble être plus ou moins l’équivalent de « nuisance », ne contribue qu’à des digressions linguistiques plus ou moins fondées.
Il est néanmoins utile de lire ce livre pour avoir une vision de la pensée de Camus non-déformée par les lunettes filtrantes et colorées des médias dominants. Un certain nombre de notions et d’arguments y sont exposés, qui donnent matière à réflexion, que l’on y adhère, ou qu’ils soient plus discutables, comme la différence entre l’empire et la colonisation, ou comme son opposition à la politique nataliste qui se traduit presque par un malthusianisme forcené.
Enfin, le livre se termine par trois pages de mesures à prendre d’urgence pour lutter contre le grand remplacement.