Le ministère de la Défense a indiqué que trois militaires français étaient morts accidentellement en Guyane le 17 juillet 2019. Ils appartenaient au 19ème régiment du génie de Besançon, et étaient en Guyane dans le cadre de l’opération Harpie. « Alors que les militaires s’apprêtaient à disposer des charges explosives pour détruire les installations souterraines des orpailleurs, huit d’entre-eux ont été victimes d’un accident au fond d’une galerie. Immédiatement évacués et pris en charge par les premiers secours, trois militaires sont décédés », indique le site Internet du ministère de la Défense.
Les trois militaires sont le sergent-chef Edgar Roellinger, né en 1992 à Toulon, spécialisé dans le déminage, envoyé en 2014 au Mali, et en 2016 à Djibouti et en Ouganda au sein d’un détachement d’instruction ; le caporal-chef Cédric Guyot, né en 1987 à Marseille, envoyé en 2008 au Kosovo, en 2010 au Liban, en 2012 en Afghanistan, en 2014 au Tchad, en 2016 à Djibouti ; le caporal-chef Mickaël Vandeville, né en 1988 à Villiers-le-Bel, envoyé en Afghanistan en 2011, au Mali en 2013, à Djibouti en 2016.
D’après la presse, les militaires auraient été victimes d’émanations toxiques dans une galerie.
L’opération Harpie a commencé en Guyane en 2008 ; son but est de lutter contre les chercheurs d’or illégaux. En janvier 2019, le ministère de la Défense indiquait que l’opération Harpie avait permis en 2018 « la destruction de 765 sites d’orpaillage illégal, de 4 449 carbets, 215 puits et 51 galeries, ainsi que du matériel nécessaire aux orpailleurs tels que 82 concasseurs, 758 tables de levée et 401 motopompes. 110 quads, 205 armes, 120 kilos de mercure et 5 kilos d’or ont également été saisis ».
Plusieurs militaires français sont déjà morts dans le cadre de l’opération Harpie, soit accidentellement, soit directement du fait des orpailleurs ; en juillet 2010 notamment, le fantassin Julien Giffard du 1er régiment d’infanterie, âgé de 25 ans, dans une pirogue volontairement percutée par une embarcation clandestine, tombait à l’eau sous l’impact (son corps fut retrouvé 4 jours plus tard) ; en juin 2012, lors de combats avec les orpailleurs, étaient tués par balle deux militaires du 9ème régiment d’infanterie de marine, l’adjudant Stéphane Moralia et le caporal-chef Sébastien Pissot.