Les élections législatives italiennes se sont déroulées le 4 mars 2018 ; les électeurs ont renouvelé l’assemblée nationale et le sénat. Les résultats électoraux donnés dans cette chronique sont provisoires.
Trois blocs s’affrontaient : la coalition de gauche autour du parti démocrate ; la coalition de droite ; le M5S1 (mouvement 5 étoiles). Aucun de ces trois blocs n’a réussi à obtenir une majorité au parlement.
La chambre des députés comprend 630 membres.
La coalition de droite arrive en tête, avec 37% des voix et 265 sièges de députés, en forte progression (environ 140 sièges supplémentaires par rapport à l’élection précédente de 2013). Cette coalition est constituée de 4 partis : Forza Italia de Silvio Berlusconi (premier ministre de 1994 à 1995, de 2001 à 2006, et de 2008 à 2011), la ligue du Nord de Matteo Salvini (allié au parlement européeen au front national français), Frères d’Italie de Giorgia Meloni (mouvement créé en 2012, qui reprend la flamme tricolore du MSI) et l’UDC chrétienne-démocrate de Raffaele Fitto.
Depuis les années 1990, malgré des tiraillements constants, la droite italienne s’est unie sous la direction de Silvio Berlusconi, qui a voulu l’union de toutes les droites autour de Forza Italia, en refusant d’exclure de sa coalition des mouvements diabolisés sous l’étiquette d’« extrème-droite » ou de « populiste » ; il s’est ainsi associé à la ligue du Nord, d’abord régionaliste, puis qui s’est rapprochée du front national français ; il s’est aussi associé à l’alliance nationale (nouveau nom du MSI) de Gianfranco Fini. En 2009, est créé le peuple de la liberté (PdL), un parti politique fusionnant des anciens partis de droite, sous la direction de Silvio Berlusconi ; se dissolvent notamment dans ce parti Forza Italia, l’alliance nationale et l’action sociale d’Alessandra Mussolini ; en 2013, le PdL explose et Forza Italia renaît.
Aux élections de 2018, la droite s’est présentée unie, et est arrivée en tête ; mais le rapport de force à l’intérieur de la droite n’est désormais plus le même. Alors que Forza Italia en était le parti leader depuis une vingtaine d’années, c’est maintenant la ligue qui arrive en tête de la droite.
Voix |
Sièges (majoritaire) |
Sièges (proportionnelle) |
Total sièges |
|
Ligue du nord |
17,34% |
50 |
75 |
125 |
Forza Italia |
13,98% |
44 |
60 |
104 |
Frères d’Italie |
4,37% |
13 |
19 |
32 |
UDC |
1,31% |
4 |
0 |
4 |
Total coalition |
37,00% |
111 |
151 |
265 |
Le M5S arrive en deuxième position, derrière la coalition des droites, avec 32,68% des voix et 227 députés élus, en progression d’environ 115 sièges par rapport à 2013. Il devient le premier parti d’Italie. Le M5S a un positionnement politique assez mouvant ; plutôt classé à gauche, il est en revanche allié au parlement européen au UKIP, aux démocrates de Suède et aux Patriotes (députés français élus en 2014 sur la liste FN, et ayant quitté le FN avec Florian Philippot en 2017).
La coalition de gauche (qui était au pouvoir), avec 22,85% des voix et 122 députés, perd environ 220 députés par rapport à la précédente élection.
L’élection des sénateurs a donné des résultats similaires à celle des députés.
Les négociations sont actuellement en cours entre les trois blocs pour tenter de constituer un gouvernement.
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1- M5S : movimento 5 stelle.