Il y a 80 ans, le 28 octobre 1938, l’incendie d’un grand magasin sur la Canebière à Marseille (les Nouvelles Galeries) tue 73 personnes.
L’organisation des secours est loin d’être optimale. Le commandement de la marine nationale à Marseille décide de demander le renfort des marins-pompiers de la base militaire de Toulon pour aider les sapeurs-pompiers municipaux. Les renforts militaires arrivent trop tard pour sauver le magasin, mais limitent la propagation de l’incendie dans la ville.
Les failles dans l’organisation des secours (organisation de l’intervention des pompiers de la ville, matériels vieillissants des pompiers, gestion de la zone environnante par la police, gestion du service des eaux,…) ont deux conséquences institutionnelles.
Le maire socialiste de Marseille Henri Tasso est démis de ses fonctions par le gouvernement français en 1939, et l’administration de la ville de Marseille est placée sous la tutelle directe de l’Etat, sous l’autorité d’un préfet (jusqu’en 1944).
Le gouvernement, impressionné par l’intervention des marins-pompiers de la base de Toulon, décide de confier les services d’incendie de Marseille à l’armée, en créant le bataillon des marins-pompiers de Marseille en 1939.
Marseille est la seconde ville française où les pompiers sont militaires. La première est Paris ; le bataillon des sapeurs-pompiers y fut créé en 1811, suite à l’incendie de l’ambassade d’Autriche en 1810, lors d’un bal auquel participait l’empereur Napoléon Ier.