En Bavière, dans la région de Munich, à une dizaine de kilomètres de Dachau, le musée du château de Schleissheim présente de nombreux modèles de crèches, de différents pays. L’occasion de comparer.
Au vu des modèles présentés, on peut affirmer que la crèche provençale est quasiment sans égale. En fait, trois traditions fournissent les plus belles crèches : la crèche provençale, la crèche napolitaine (assez proche de la crèche provençale) et la crèche polonaise.
La crèche provençale vaut par ses santons.
Les crèches polonaises sont superbes, mais dans un style très différent. Les crèches provençales respectent le contexte de la naissance du Christ, en le plaçant entre Marie et Joseph, dans une grotte ou une étable, à proximité d’un bœuf et d’un âne ; cette grotte ou cette étable étant transposée dans un village traditionnel provençal, avec ses habitants typiques. Les crèches polonaises ne reproduisent pas l’étable ; elles sont constituées par la façade d’une cathédrale somptueuse, magnifiquement représentée ; et le petit Jésus est casé quelque part dans la cathédrale (il faut parfois bien le chercher!).
Dans la crèche provençale, ce sont les santons qui sont les plus importants ; les personnages écrasent le décor. Dans la crèche polonaise, c’est la façade de la cathédrale qui s’impose, c’est le décor qui écrase les personnages.
Ces deux représentations de la tradition de Noël ont chacune leur beauté spécifique. Il reste à espérer que les Polonais ne vont pas vouloir importer le modèle de la crèche provençale, et que les Français resteront fidèles à leur santons. Que chacun respecte ses traditions et les fasse vivre.
En revanche, certains pays pourraient sans doute s’inspirer des Français, des Italiens ou des Polonais dans l’art de la crèche. Bien sûr, je respecte les traditions de Noël des autres pays, et je reconnais leur côté émouvant, émanation de la piété populaire. Mais je n’ai pas été enthousiasmé par l’esthétique de toutes les crèches.