L’élection présidentielle brésilienne a été organisée les 7 et 28 octobre 2018.
La campagne électorale a notamment été marquée par l’emprisonnement de Lula et la tentative d’assassinat de Jair Bolsonaro.
Luiz Inacio Lula da Silva (dit « Lula ») a été président d’extrême-gauche du Brésil de 2003 à 2011. Dilma Rousseff, du même parti que lui (parti des travailleurs), lui succède en 2011. Elle est destituée par le parlement en 2016 ; son vice-président, Michel Temer (centriste), lui succède. Après sa présidence, Lula est poursuivi pour des affaires de corruption. En mars 2016, Dilma Rousseff le nomme au gouvernement ; mais il ne reste au gouvernement qu’une journée, la justice suspendant sa nomination, qui semblait de manière un peu trop évidente être une manœuvre destinée à empêcher la justice d’envoyer Lula en prison ; après la destitution de Dilma Rousseff, Michel Temer nomme une autre personne au poste de Lula, ce qui met un terme aux procédures judiciaires devant décider si la suspension de sa nomination devait être annulée ou rendue définitive. Lula est désigné comme candidat du parti des travailleurs à l’élection présidentielle de 2018 ; mais condamné et emprisonné, il est déclaré inéligible ; le parti désigne alors Fernando Haddad comme candidat.
Ancien militaire, député de droite nationale, Jair Bolsonaro est le candidat du PSL1 à l’élection présidentielle de 2018. Le 6 septembre 2018, il est poignardé par un militant d’extrême-gauche ; il sort de l’hôpital trois semaines plus tard, après plusieurs interventions chirurgicales.
Le premier tour est un triomphe pour Bolsonaro qui arrive largement en tête avec 46,03% des voix ; il est suivi par Haddad (29,28%). Jair Bolsonaro gagne le second tour avec 55,13% des voix ; il est élu sur un programme de droite et anticommuniste, apparemment porté par un grand espoir populaire de lutte contre la corruption et la criminalité, ainsi que par la détestation, voire la haine, inspirées par le parti des travailleurs.
Jair Bolsonaro a obtenu ses meilleurs scores au nord-ouest, au centre et au sud du pays, tandis que les zones de force de Fernando Haddad se situaient au nord-est du Brésil.
Aux élections de la chambre des députés, le 7 octobre 2018, le PSL arrive en tête avec 11,7% des voix ; il obtient 52 sièges de députés, alors qu’il n’en avait qu’un dans la chambre sortante. Le parti des travailleurs arrive en deuxième position, avec 10,3% des voix, mais obtient plus de sièges que le PSL (56, contre 69 dans l’assemblée sortante). La chambre étant composée de 513 députés, il faudra donc que le parti du président trouve de très nombreux alliés dans cette assemblée traditionnellement émiettée : après les élections de 2018, 30 partis sont représentés à la chambre des députés ; 17 partis ont entre 1 et 10 députés, 11 partis ont entre 11 et 37 députés.
Par ailleurs, le PSL a remporté 3 des 27 sièges de gouverneur : dans les Etats de Roraima et de Rondônia au nord-ouest du pays, et dans celui de Santa Catarina au sud du pays.
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1- PSL : parti social-libéral