Lorsqu’on dépeint la composition de la cour suprême américaine, on qualifie certains juges de « conservateurs » ; y compris moi dans des précédentes chroniques. Ce n’est pas faux, car ce sont des hommes de droite ; mais les qualifier ainsi peut conduire certains lecteurs à penser que l’enjeu à la cour suprême se situerait entre juges ayant des convictions de gauche et ceux ayant des convictions de droite.
Or même si le véritable enjeu est là, il est quand même ailleurs.
C’est que ces juges « conservateurs » sont en fait littéralistes et originalistes ; c’est-à-dire qu’ils appliquent la constitution en fonction de ce qui y est écrit, et du sens originel des textes.
A l’opposé les juges « progressistes » imposent parfois leurs propres idées politiques dans leurs décisions de justice, en trouvant dans les textes des choses qui n’y sont pas vraiment.
En définitive, les juges vraiment impartiaux sont les juges « conservateurs ». Par exemple, même s’ils pensent que le mariage est l’union d’un homme et d’une femme, si la constitution dit qu’il est interdit d’interdire les « mariages » homosexuels, ils condamneront les Etats qui promulgueraient une législation interdisant les « mariages » homosexuels.
Une majorité de juges « progressistes » à la cour suprême a fait dériver les Etats-Unis ces dernières décennies. Ainsi, aucune loi n’a été votée, aucune modification de la constitution n’a été votée pour imposer l’avortement et le « mariage » homosexuel dans tous les Etats-Unis. Ce sont juste quelques juges de gauche, qui se sont retrouvés majoritaires à la cour suprême, qui ont brusquement décidé que la constitution disait qu’il fallait imposer l’avortement et le « mariage » homosexuel dans tous les Etats.