Après les derniers attentats meurtriers en France et en Belgique, la presse se penche parfois sur la personnalité des tueurs.
L’image donnée, c’est que ce sont parfois de gentils petits gars sans histoire qui se « radicalisent »; et que c’est parfois difficilement détectable.
Image donnée soit par le commentaire des journalistes, soit par des amis et voisins auxquels un micro est très complaisamment tendu.
Admettons.
Çà fait quand même un peu bizarre d’entendre, au sujet de certains d’entre eux, que c’étaient des jeunes sans histoire, alors qu’ils s’agissaient de délinquants ou de criminels notoires. Le fait de tirer à la Kalashnikov sur des policiers lors d’un braquage n’est apparemment plus une « histoire ».
Dans la langue journalistique, le mot « personne sans histoire » change de sens. Il désigne normalement quelqu’un qui n’a pas eu maille à partir avec la justice, qui n’a rien commis d’illégal. Il commence à désigner un délinquant ou un criminel qui n’est pas connu pour son islamisme ou sa volonté de commettre des attentats….
Oui, les mots changent de sens de plus en plus vite, témoin de ce qui vient de se passer dans ce pays du nord où un criminel (brevnik) vient de remporter une « victoire » face à un gouvernement accusé de traitement inhumain pour l’avoir emprisonné. Quand la société désigne le loup sous le nom de « mouton », c’est tragique, démentiel. C’est fichu quoi !