Le 2 mars 2013, Laurent Obertone était invité sur la télévision d’Etat France 2, dans l’émission « on n’est pas couché ». Je l’avais vu dans cette émission, avant donc d’avoir lu son livre. Le souvenir qui m’en est resté, était qu’il avait subi un acharnement médiatique contre lui, ce qui m’avait donné envie de lire le livre.
J’ai décidé de revoir la séquence, maintenant que j’ai lu le livre. Et, effectivement, ce fut un grand moment de la télévision d’Etat française.
Les premiers mots du chroniqueur Aymeric Caron furent un argument majeur contre le livre d’Obertone. «Il faut expliquer déjà que c’est le livre de chevet de Marine Le Pen en ce moment, qui se balade partout avec votre livre». Effectivement, çà, c’est l’argument imparable: si Marine Le Pen lit votre livre, c’est qu’il est certainement mauvais! Ce fut d’ailleurs en fait le principal argument pendant toute l’émission. En fin d’interview, l’animateur en chef Laurent Ruquier dit aussi: «On reconnaît un peu le discours de Marine Le Pen, là!»; c’est apparemment un argument censé suffire…….
Aymeric Caron ne s’arrêta néanmoins pas là et poursuivit l’auteur de sa hargne: «Honnêtement, moi je trouve que ce livre est absolument odieux; c’est un manifeste raciste, bourré de haine; et j’ai pesé mes mots». Il tenta ensuite de disqualifier les chiffres donnés dans le livre, en disant qu’il ne sont pas fiables, mais ne donna évidemment pas ceux qu’il considérait comme exacts sur la proportion de personnes issues de l’immigration dans les criminels et les délinquants.
Vint ensuite le tour des autres invités de l’émission, qui furent conviés à donner leur point de vue, et qui, dans un bel unanimisme, crachèrent courageusement sur Laurent Obertone.
Le premier fut un comédien que je ne connais pas, Gérard Loussine, qui vomit du Caron mal digéré, en relançant l’argument magique imparable: «Moi, je n’ai pas très envie de le lire; mais je me demande: vous n’avez pas l’impression que çà sert un peu le front national tout çà?»
Suivit Marina Hands, une actrice que je ne connais pas, qui, sans avoir lu le livre, avait quand même un avis définitif: « Je trouve que vous manquez d’objectivité ».
Une autre actrice que je ne connais pas, Lou de Laage, bredouilla ensuite: «J’ai juste envie de dire qu’il y a quand même une petite haine dans toute cette histoire-là».
Et pour fermer le ban, le «comique» Mustapha El Atrassi, qui utilisa très péniblement le comique de répétition, en demandant deux fois dans l’entretien: «Est-ce que vous pensez que la société a besoin de vous?». On se demande bien ce qui autorise ce « comique » à poser une telle question; on se demande s’il se l’est déjà posé à lui-même; et il me semble qu’il ne l’a posée à personne d’autre. Il est dommage qu’il n’ait pas eu à réfléchir à la question en dissertant par exemple au baccalauréat sur le sujet suivant: «un journaliste d’opposition est-il utile à la société?». Cà aurait pu lui donner des idées sur l’utilité de Laurent Obertone.
En tous cas, encore une fois sur la télévision d’Etat, un débat qui n’a servi à rien, car Laurent Obertone n’a pas eu en face de lui d’opposant honnête, compétent et crédible, capable de lui apporter une contradiction argumentée; seulement de la haine, des insultes, et du prêt-à-penser. Dommage.