Le mur de Berlin a inspiré quelques chansons.
Parmi les chanteurs du Mur, le plus important est évidemment Jean-Pax Méfret.
Certes, il faut d’abord citer « le soir du 9 novembre » (1999):
« C’était le soir du 9 novembre
Un peuple entier se libérait
Près de 40 ans à attendre
Pour passer de l’autre côté. »
Mais cette chanson n’est pas la meilleure de Jean-Pax Méfret sur le mur de Berlin. En revanche, deux autres de ses chansons sont les plus importantes de la discographie française sur le Mur: « Véronika » et « Professeur Muller ».
Véronika:
« Elle avait des cheveux blond fou, Véronika
Des yeux bleus tristes et un air doux, Véronika
A Berlin-Est, elle balayait les allées.
Elle a voulu s’évader.
Aujourd’hui, il ne reste rien de Véronika.
Un peu de terre, une petite croix de bois.
La rose rouge et l’œillet sont fânés
Près de ce mur droit,
Ce mur froid. »
Professeur Muller (1982):
« Derrière lui, le rideau de pierre,
Les miradors, les Vopos armés.
Les tilleuls ne forment plus la frontière;
Il y a un mur à Berlin, professeur Muller »
« Dans sa chambre, il oublie ses misères,
Sur son violon au bois usé.
Le vieil homme s’évade par la prière.
La nuit s’achève loin des barbelés »
Daniel Balavoine avait aussi interprété des chansons sur le mur de Berlin. Il avait sorti en 1977 un album: « les aventures de Simon et Guenther ». Les chansons racontent l’histoire de deux frères vivant à Berlin, de chaque côté du Mur; celui habitant Berlin-Est est tué lorsqu’il essaie de passer à l’Ouest. Chansons intéressantes, mais qui ne sont pas au niveau de celles de Jean-Pax Méfret, tant pour les paroles que pour la musique.
Mon pauvre Guenther (1977):
« C’est vrai, d’autres ont voulu s’envoler.
Je sais qu’ils ont été fusillés.
Mais j’aimerais mieux mourir libre,
Que mourir de vivre en prison. »
Lady Marlène (1977):
« A Berlin, tu sais, rien n’a changé.
C’est trop difficile de s’évader.
Les hommes en vert ont tiré. »
Pour terminer notre liste de chansons françaises, on citera enfin celle de Jean-Jacques Debout (accessoirement le mari de Chantal Goya) « Berlin » (1968):
« Qu’ils sont hauts les murs de Berlin,
Pour tous les enfants de Berlin.
Qu’ils sont hauts les murs qui s’élèvent,
Pour les enfants qui s’aiment. »
Dans la musique anglophone, on peut citer la chanson de David Bowie « heroes » (1977):
« I can remember
Standing by the wall
And the guards
Shout above our heads
And we kissed
As though nothing could fall
And the shame was on the other side
Oh we can beat them
For ever and ever
Then we can be heroes
Just for one day »
La même année, David Bowie sort une version française de sa chanson; on peut saluer l’effort de chanter en français, mais, artistiquement, la version anglaise est nettement préférable.
« Je me rappelle
Debout près du Mur,
Les gardes tirant
Au-delà de nous
Et je t’embrassais
Comme si rien ne tombait.
Et la honte était de l’autre côté.
Oh! Nous les vaincrons,
Nous les vaincrons à jamais
On pourra être héros
Pour juste une journée. »
Pour conclure, Pierre Bachelet avait en 1985 chanté « le no man’s land » (musique: Pierre Bachelet; paroles: Jean-Pierre Lang); cette superbe chanson ne parlait pas de Berlin, mais du rideau de fer en général.
« J’ai tenté de passer, cinquante mètres à faire.
J’ai entendu tirer, je suis tombé par terre.
J’ai la vie qui s’enfuit au milieu de ma chemise.
Mais que c’est beau la vie, même s’il y a des surprises.
Je regarde les nuages, j’aimerais être comme eux.
On ne tire pas au passage les flocons du ciel bleu.
Etendu sur le dos, je regarde une dernière fois.
Mais que le monde est beau, est beau autour de moi.
Et le soleil se levait
Sur le no man’s land. »
Si je puis me permettre, vous omettez « Elsa Fraulein », des Portes Mentaux. N’est pas d’une grande qualité tant musicalement que sur le plan des paroles, mais a le mérite d’exister.