Le site internet du nouvel observateur a publié le 3 octobre une tribune d’une certaine Aude Mathis, professeur de danse orientale: « Le maire FN de Cogolin a interdit mon numéro de danse orientale : écœurant et intolérant ».
Allons donc voir du côté de Cogolin. Cogolin est une petite ville du Var de 11.000 habitants, entre Toulon et Fréjus, près de Sainte-Maxime.
Les résultats des élections cogolinoises du 23 mars 2014 étaient les suivants:
- FN: 39%
- divers droite:27%
- divers gauche: 19%
- UMP: 15%
Au second tour, la liste du Front national, conduite par Marc-Etienne Lansade, remporte l’élection avec 53% des voix.
Le week-end des 6 et 7 septembre 2014, était organisée la fête traditionnelle de Cogolin, appelée la fête du Coq. Et la municipalité semble donc avoir préféré les fifres et les tambourins pour sa traditionnelle fête provençale, plutôt que les danses orientales.
Aude Mathis semble avoir ruminé près d’un mois son article dénonçant cette attitude écœurante et intolérante. J’ai sorti mon mouchoir pour pleurer avec Aude; « cette nouvelle m’a dévastée pendant plusieurs jours », nous confie-t-elle. Mais il y a pire: « le plus dur a été de l’annoncer à mes élèves ». J’ai dû sortir là un autre mouchoir, car « elles ont toutes été choquées ».
Mais j’ai vite rangé mes mouchoirs. Les élèves en question sont quand même des adultes; on aurait peut-être pu créer une cellule d’aide psychologique, pour pousser le ridicule jusqu’au bout.
J’ai vite rangé mon mouchoir, car on est très vite entré dans le délire socialo-désirien. Admirez d’abord le passage suivant: « Elles ont vite fait le rapprochement entre danse orientale et idées frontistes. Elles ont toutes été choquées et n’ont pas compris pourquoi on interdisait leur spectacle. » Je cite ce passage sans ajout, ni retrait: je vous laisse apprécier la contradiction que notre professeur ne semble pas avoir notée: d’abord ses élèves ont tout compris, puis elles n’ont rien compris.
Je vous résume la suite: interdire des danses orientales, c’est « une forme de racisme », c’est « une atteinte à l’art », c’est une atteinte à la liberté des femmes, un « manque de tolérance, une démarche totalement antirépublicaine ». Et pour finir, les débilités des années 80: « le métissage des cultures et des hommes, c’est cela la richesse de la France »; « ce qui fait la force la France c’est bien son multiculturalisme ». Mais ce que n’a pas compris notre professeur, c’est que nous ne sommes plus dans les années 80; vous vous souvenez, c’est à cette époque qu’on devait répéter, sous peine de se retrouver exclu, que l’immigration est une chance pour la France, et qu’il n’y a pas d’insécurité, mais juste un sentiment d’insécurité,…. Je ne connais pas précisément Cogolin, mais il y a fort à parier que cette dame est en train de faciliter grandement la réélection du maire FN avec son délire multiculturaliste.
Dans le quotidien Présent du 10 octobre, le maire de Cogolin répond. « Il s’agit en effet de la programmation d’une fête locale, une fête provençale s’il en est, la fête du Coq, qui fait la part belle à Cogolin et à ses racines. Ainsi, je n’ai pas laissé programmer un spectacle de danse orientale, mais je n’aurais pas davantage laissé programmer de spectacle de danse bretonne, basque ou norvégienne. »
Et Aude Mathis ne va pas s’arrêter la; elle prévoit de continuer à faire campagne pour le FN en décembre. A la fin de sa tribune, elle espère qu’il y aura des danses africaines et orientales au spectacle de Noel, car toutes les cultures ont le droit d’y être représentées. Et bien non, Madame. Je ne sais pas ce que prévoit la municipalité de Cogolin pour Noel. Peut-être privilégiera-t-elle les santons et les tambourins bien provençaux. Peut-être associera-t-elle des étrangers, comme les chrétiens d’Irak ou de Syrie. Mais il y a une chose dont je suis sûr: je ne reconnais pas de DROIT à toutes les cultures étrangères d’être présentes dans les fêtes de France. Et je pense que les Cogolinois pensent probablement la même chose……