Revenir au service militaire.

A la fin du siècle dernier, le président Chirac a suspendu le service militaire.

Depuis, la question d’un rétablissement réapparaît régulièrement dans le débat public, sur les télévisions ou les réseaux sociaux.

Deux raisons pourraient motiver ce rétablissement. Tout d’abord son utilité militaire, son utilité opérationnelle. Ensuite, ce qu’on pourrait appeler son utilité sociale.

L’utilité opérationnelle est quasi-absente de ce débat. Elle devrait pourtant en être le cœur. Son utilité immédiate d’abord : des conscrits formés utilisables immédiatement. On peut aussi penser à une utilité opérationnelle différée : des réservistes utilisables par les armées juste après le service, des recrues pour une garde nationale, des effectifs mobilisables en temps de crise. Mais cet aspect ne semble passionner personne.

La vraie motivation, c’est son utilité sociale. Selon ceux qui défendent un nouveau service militaire, cette utilité serait éducative, intégratrice.

Petit aparté : il serait peut-être intéressant de savoir qui a vraiment fait un vrai service militaire parmi ses promoteurs actuels. Mais passons…

Ce qui est sans doute problématique, c’est une vision plus ou moins fantasmée du service militaire en particulier, et de l’armée en général.

Le premier fantasme est de voir l’armée plus ou moins comme un grand camp scout, ou une colonie de vacances à visée pédagogique. Ce n’est évidemment pas le cas. Pour ceux qui ont cette vision, plutôt que de chercher à relancer le service militaire, mieux vaut aider les mouvements scouts traditionnels.

Le second fantasme vient de la gauche et de l’extrême-gauche, en particulier ceux qui n’ont pas fait de service militaire, ou ont réussi à faire un service militaire de « planqué ». Il ne connaissent rien à l’armée, et n’en ont qu’une idée façonnée par leur antimilitarisme. Leur vision a infusé dans la société via films, livres, émissions. En résumé, pour eux, l’armée est plus ou moins un système carcéral, et les casernes sont des prisons. L’encadrement militaire serait constitué de garde-chiourmes qui brimeraient les soldats. Cette vision a d’ailleurs pu être renforcée par moult émissions de télévision sur les « boot camps » aux Etats-Unis à partir des années 1980 ; ces camps étaient destinés à remettre dans le droit chemin de jeunes délinquants en les encadrant militairement dans des activités physiques intenses. Ca a fait de bien belles images télévisées de personnel d’encadrement militaire en uniforme hurlant sur des jeunes et leur faisant faire des pompes et des tractions.

Ces fantasmes ont dérivé pour s’amarrer à une vision sociale historique assez juste du service militaire français. En plus de son utilité opérationnelle, le service militaire a joué un rôle de creuset national. En effet, le service permettait de mélanger les appelés de différentes régions, et de différentes classes sociales dans une fraternité forgée par l’entraide nécessaire inhérente à certaines activités militaires. Les appelés des différentes classes sociales pouvaient se côtoyer dans une relation plus égalitaire que dans la vie civile. Le service militaire a donc pu renforcer la cohésion nationale.

Le service militaire a pu renforcer la cohésion nationale. Mais pas la créer.

Or le problème actuel est là. Car ce qu’on voudrait d’un nouveau service national, c’est qu’il crée un nouveau sentiment national.

Car le non-dit, l’éléphant au milieu de la pièce, c’est encore une fois l’immigration massive, plus précisément les descendants de l’immigration massive extra-européenne, qui sont moins assimilés que leurs parents, voire pas assimilés du tout. Car si certains veulent rétablir le service militaire, même s’ils ne le disent pas clairement, c’est à cause de l’absence de sentiment national français, voire de l’existence d’un sentiment antifrançais chez des descendants d’immigrés.

Et ce nouveau service militaire créerait du sentiment national, et transformerait sûrement de surcroît les délinquants en honnêtes gens.

Mais ces effets restent à démontrer.

Car pour l’instant, c’est juste une position idéologique fantasmée, et sans réel fondement. Un peu comme le blabla sur les « valeurs » du sport qui transformeraient les délinquants en honnêtes gens.

Ce nouveau service militaire n’aurait-il pas au contraire des effets indésirables, sans apporter aucun bénéfice, ou que de minimes bénéfices ?

Un délinquant qui se met à s’entraîner à la boxe devient-il honnête, ou devient-il un délinquant encore plus performant dans sa capacité à tabasser des gens ? Le nouveau service militaire va-t-il transformer des délinquants et criminels islamistes anti-français en honnêtes et fervents patriotes ? Ou va-t-il créer de la cohésion, du lien entre les délinquants, connecter les réseaux criminels, leur permettre de nouveaux recrutements, et créer une nouvelle génération de délinquants islamistes sachant utiliser les lance-roquettes et manier les explosifs ?

Vous l’avez compris, je suis assez sceptique sur la création d’un nouveau service militaire fondée uniquement sur la volonté d’éduquer la jeunesse française d’origine immigrée.

Deux derniers points que je ne développe pas mais qui sont à prendre en compte dans ce débat.

Le premier, c’est la place des femmes. Il est évident que ce nouveau service militaire serait aussi obligatoire pour les filles, égalité et féminisme obligent. Je ne sais pas si elles ne ressentiront pas un certain « sentiment d’insécurité » dans certaines casernes.

Le second, c’est évidemment le coût de la mise en œuvre de cette mesure, par exemple en frais de personnel ou de construction de casernes.

Plus besoin de médaille.

Le journal télévisé de 13h00 de TF1 du 3 septembre diffusait un reportage sur l’or. Celui-ci commençait avec Bérangère. « En fouillant ses tiroirs, Bérengère a trouvé cette médaille de baptême, dont elle n’a plus besoin ».

C’est la phrase la plus extraordinaire de la journée. Elle « n’a plus besoin » de sa médaille de baptême, dit le journaliste. En fait, on n’a jamais « besoin » de sa médaille de baptême.

Bérangère a donc vendu sa médaille dont elle n’a plus besoin.

Que faire de cet argent ?

« Y a une partie, ça va être pour aider à rembourser mon prêt étudiant ; et une autre partie, je vais le mettre de côté pour me faire plaisir, je pense ».

En préambule, il faut préciser qu’il ne s’agit pas de juger des gens qui vendent leur médaille par nécessité. Chacun d’entre nous vendra évidemment ses biens les plus précieux, y compris d’un point de vue sentimental, lorsque c’est nécessaire pour survivre.

Mais ce n’est apparemment pas le cas de Bérangère qui vend pour rembourser un petit emprunt étudiant et pour « se faire plaisir ».

On a déjà en France le phénomène de l’après-Noël. Dès le 25 décembre, les sites Internet de ventes entre particuliers croulent sous les annonces de revente des cadeaux de Noël. Ca en dit déjà beaucoup sur l’évolution des mœurs et sur la valeur accordée par certains aux cadeaux qu’ils reçoivent.

Avec la revente de la médaille de baptême, on monte d’un cran.

Mais là où l’on atteint l’obscénité, c’est quand on vient s’en vanter à la télévision. Aucune pudeur, aucun honneur, aucun sentiment de honte.

Je ne sais pas si le parrain et la marraine sont toujours vivants. Dans tous les cas, on peut les prendre en pitié.

(« L’or au plus haut niveau, attention aux arnaques, TF1 13h00, 3 septembre 2024, I Blonz, G Martin, K Youski)

Obertone : La France Big Brother.

J’ai lu en 2021 « la France Big Brother » (sous-titrée « le mensonge, c’est la vérité »), livre de Laurent Obertone publié en 2014.

Un livre intéressant sur le conditionnement des Français par les nouvelles idéologies. L’ouvrage se présente comme une série de lettres écrites par Big Brother ou ses agents, qui s’adressent à monsieur Moyen.

Laurent Obertone explique que l’homme n’est plus libre, mais qu’il est domestiqué comme un chien, dans un monde où la position et le pouvoir acquis dépendent de la capacité à montrer qu’on est bien domestiqué, donc qu’on pense « bien ». Il consacre ensuite un chapitre à la description du processus de destruction et de dissuasion des opinions divergentes. Est ensuite dénoncé le féminisme, qui passe de la volonté de l’égalité des sexes, qui apparaît comme impossible, à une volonté de disparition des sexes.

L’éducation tient un rôle important dans cette domestication. Le but de l’éducation actuelle, universités comprises, n’est pas le développement intellectuel individuel, mais le conditionnement social. « Un professeur installé n’aura pas le courage de remettre en cause son investissement, dont on a fait en sorte qu’il devienne indépassable (une réputation, un statut, un bon salaire, des conférences, des réceptions, des colloques, des années d’études et de recherche), pour enseigner une vérité susceptible de tout lui faire perdre parce qu’il aura sur le dos ses confrères, les médias, les pouvoirs publics et les milices étudiantes ».

Son chapitre « le bestiaire du parti » est une sélection de quelques personnalités du moment : BHL, « écrivain le plus connu et le moins lu de France », Taubira, Valls, pour terminer par le président Hollande.

Le bilan final semble être que la fin des sociétés homogènes conduit à la désagrégation des sociétés. « La société est un pari qui repose sur une culture commune, des capacités communes, des intérêts communs, une morale commune, une abnégation commune et même un commun degré de domestication. Sans surprise, la solidarité, le civisme, le patriotisme et le sens du sacrifice sont beaucoup plus puissants au sein des nations homogènes. Dans une société hétérogène et individualiste, les gens traitent leurs semblables comme des paillassons. Ils cherchent à tirer parti de tout, font de l’espace public ce que bon leur semble. Plus le collectif grandit et se délite, moins les individus font d’efforts pour lui ».

Toujours le petit détail habituel pour les éditions Ring, pour terminer : le livre ne contient pas de table des matières.

Obertone : La France interdite.

J’ai lu en 2020 « la France interdite » (sous-titrée « la vérité sur l’immigration »), livre de Laurent Obertone publié en 2018.

Un livre très intéressant qui analyse l’immigration en France à travers le prisme de l’effondrement du pays, effondrement soit cause de l’immigration (effondrement démographique) soit conséquence de l’immigration (effondrement économique, social, humain, moral).

Un livre globalement très pertinent, mais dont la partie sur la baisse du QI (quotient intellectuel) due à l’immigration mériterait d’être plus, différemment ou mieux argumentée pour être pleinement convaincante.

Un petit détail pour terminer, bénin peut-être, regrettable néanmoins : le livre ne contient pas de table des matières.

Quel nom pour les futurs papes ?

La première décision de chaque nouveau pape est le choix de son nom de règne.

J’ai des préférences et des réflexions pour les noms des futurs papes. Mais mes préférences et réflexions ont évidemment nettement moins d’intérêt que les motivations des papes qui sont plus spirituelles que mes réflexions.

Une possibilité de choix intéressante est d’avoir un prénom pour la première fois, comme l’avait fait le pape actuel en choisissant François. Ca donne une dimension papale à de nouveaux prénoms.

Une autre possibilité intéressante est de choisir un prénom à fort numéro. Si par exemple le prochain pape s’appelait Jean, ce serait donc Jean XXIV. Le nom de règne donne alors une forte dimension historique. Parce qu’à chaque fois qu’on parlerait de Jean XXIV, ça diffuserait subliminalement le fait qu’il y a eu 23 papes Jean avant. Dans les papes précédents à fort numéro, outre Jean XXIII (le record), il y a Benoît XVI (pape de 2005 à 2013), Pie XII (1939-1958), Léon XIII (1878-1903), Grégoire XVI (1831-1846), Clément XIV (1769-1774), Innocent XIII (1721-1724).

Encore une autre possibilité est de remettre au goût du jour un prénom inutilisé depuis longtemps. Comme pour les papes à fort numéro, ça remet aussi le pape dans la dimension historique. A une différence majeure : l’effet ne jouera pas sur tout le règne, mais seulement dans la période de début de pontificat. Au bout d’un certain temps, tout le monde aura oublié les dates du précédent avec le même prénom. On peut penser par exemple à Théodore II (pape en 897), Fabien (236-250), Corneille (251-253), Denys (259-268), Marc (en 336).

Pour les écoliers, le mieux sera un prénom en série. C’est-à-dire que les prochains papes soient François II, François III, François IV,….. C’est plus facile à retenir. Comme par exemple, pour les rois français, la série des Louis : Louis XIII (roi de 1610 à 1643), Louis XIV (1643-1715), Louis XV (1715-1774), Louis XVI (1774-1792), Louis XVII, Louis XVIII (1814-1824).

Pape fils de pape.

Un petit cas particulier relevé dans le dictionnaire des papes.

Saint Hormisdas, 52ème pape (de 514 à 523), était marié, et veuf avant de devenir pape. Son fils saint Silvère, fut le 58ème pape (de 536 à 537).

Le premier pape non-européen.

Lors de l’interrègne entre Jean-Paul II et Benoît XVI en 2005, des commentateurs se sont interrogés pour savoir quand, pour la première fois, l’Eglise aurait un pape non-européen. Idem quelques années plus tard quand le premier pape sud-américain a parfois été salué comme le premier pape non-européen. Ce qui suinte derrière cette préoccupation d’avoir un pape non-européen, c’est évidemment que l’Eglise serait trop européenne, voire raciste.

Ci-après quelques exemples de cette littérature.

« François Ier régnera désormais sur les 1,2 milliard de catholiques. Successeur de Benoît XVI, le cardinal Jorge Bergoglio, 76 ans, archevêque de Buenos Aires, est le premier pape non-européen de la longue histoire de l’Église catholique », écrit le Populaire du Centre en 2013 (Yves Carroué : « Un pape venu du bout du monde », le Populaire du Centre, 14 mars 2013).

« Malgré son âge, son élection incarne un tournant pour le catholicisme. François Ier ne brise pas seulement le tabou du premier pape non européen », écrit Libération (Eric Jozsef et Mathilde Guillaume : « Argentin mais pas gaucho », Libération, 14 mars 2013).

En une de son édition du 14 mars 2013, le Télégramme met une grande photo du nouveau pape François, le titre « Le pape du bout du monde » et la légende « Aussitôt son élection proclamée, François Ier est entré, hier, dans l’Histoire comme le premier pape non-européen jamais désigné ».

« Comment expliquer cette soudaine ferveur pour ce premier pape non-Européen, élu à la surprise générale ? », s’interroge la Voix du Nord en décembre 2013 (Matthieu Delcroix : « Le pape François, nouvelle icône de l’Eglise », la Voix du Nord, 19 décembre 2013).

« Premier pape non européen, « premier pape du monde de la globalisation », pour l’écrivain italien Umberto Eco, François est pourtant avant tout un fils de migrants », écrit le Monde en octobre 2018 (Ariane Chemin : « Le pape François, petit-fils de migrants », le Monde, 16 octobre 2018).

On trouve aussi cette affirmation dans la presse dite « catholique » française. Ainsi, Isabelle de Gaulmyn écrit-elle dans la Croix : « Ce catholicisme « pas seulement européen » a trouvé un timide début de réponse avec le concile Vatican II et l’accent mis sur l’inculturation. Il se manifeste aujourd’hui avec l’élection du pape François, premier pape non européen, dont on mesure parfois la distance et l’hostilité qu’il rencontre dans une Église romaine encore très marquée par l’histoire du Vieux Continent ». (Isabelle de Gaulmyn : « Léopold Sédar Senghor, l’universel », la Croix, 4 mars 2023).

Toujours dans la Croix, Enrico Letta, ancien premier ministre italien, déclarait dans une interview en 2017 : « Nous devons être une puissance des valeurs, et exporter ces dernières. Le pape François, premier pape non européen de l’histoire, ne dit pas autre chose quand il nous met face à nos responsabilités ». (la Croix, 6 octobre 2017).

En 2014, le Pèlerin écrit : « Premier pape non européen de l’histoire, François s’adresse au continent tout entier avant même de visiter les grandes nations qui ont fait l’histoire de l’Église ». (Gwenola de Coutard et Christophe Henning : « Le pape François va-t-il réveiller l’Europe ? », le Pèlerin, 20 novembre 2014).

La Voix du Nord n’est pas un journal catholique, mais un quotidien régional du Nord. On y lit en 2013 : « Le fait d’avoir élu un pape originaire d’Amérique latine, et pour la première fois un pape non européen, est un signal fort qui correspond au déplacement du centre de gravité de l’Église ». L’auteur de cette phrase est néanmoins Bruno Cazin, qui est alors président recteur délégué de l’université catholique de Lille, et présenté comme prêtre et licencié en théologie. (la Voix du Nord, 17 mars 2013).

Le Bien public n’est pas non plus un organe catholique. Ce journal cite le père Luc Lalire, présenté comme président du pôle Amérique latine à la conférence des évêques de France. « Quant au fait qu’il soit le premier pape non européen de l’histoire, pour le père Lalire, le symbole est fort », (Eric Chazerans : « Ce pape qui les a surpris », le Bien public, 15 mars 2013).

Mais il est faux de dire qu’il n’y avait eu aucun pape non-européen avant François.

D’abord, il ne semble pas nécessaire d’être un expert de l’Histoire de l’Eglise pour savoir que le premier pape était saint Pierre ; qu’il était contemporain du Christ ; et qu’il était né à Bethsaïde en Galilée, dans le nord d’Israël. Donc que le premier pape (même si l’on ne le désignait sans doute pas ainsi) n’était pas européen.

Saint Pierre ne fut pas le seul pape non-européen. Mais il faut admettre que les suivants ne sont sans doute pas aussi connus. Ce qui ne constitue pas une excuse pour ceux qui écrivent qu’il n’y eut aucun pape non-européen, car avant d’écrire des affirmations péremptoires de ce style, il est recommandé de vérifier. Et sur ce sujet, c’est très facilement vérifiable.

Il y eut saint Evariste, 5ème pape, autour de l’an 100, né à Béthléem.

Saint Anicet, 11ème pape (de l’an 155 à l’an 166), était né à Emèse (actuellement Homs) en Syrie.

Saint Victor Ier, 14ème pape (de 189 à 199), était né en Afrique du Nord, et était d’origine berbère.

Saint Miltiade, 32ème pape (de 311 à 314), était né en Afrique, et était lui aussi d’origine berbère. C’est sous son pontificat que l’empereur Constantin signe l’édit de Milan en 313, accordant la liberté de culte aux chrétiens.

Saint Gélase Ier, 49ème pape (de 492 à 496), se disait « Romain de naissance », ce qui ne veut pas forcément dire qu’il était né dans la ville de Rome. Son père était originaire d’Afrique, d’origine berbère. Il est connu pour avoir refusé de s’associer à la démarche du sénat romain qui demandait à l’empereur byzantin Anastase Ier de reconnaître le Goth Théodoric comme roi d’Italie et pour avoir ensuite écrit en 494 une lettre à l’empereur pour justifier sa décision, distinguant les deux pouvoirs : le spirituel qui émane des papes, le temporel exercé par l’empereur.

Théodore Ier, 73ème pape (de 642 à 649), était né à Jérusalem.

Jean V, 82ème pape (de 685 à 686), était né à Antioche, en Syrie.

Sisinnius, 87ème pape, était né en Syrie. Il fut pape en 708 pendant moins d’un mois.

Saint Grégoire III, 90ème pape (de 731 à 741), était né en Syrie.

Et effectivement, bien plus tard, François Ier, 266ème pape, élu en 2013, est né en Argentine. Cependant, le père du pape François était un Italien qui a émigré vers l’Argentine. Le caractère « non-européen » du pape François est donc moindre que celui de certains papes de l’Antiquité.

Avant de poursuivre, je voudrais préciser ici que, pour rédiger ces quelques lignes sur ces antiques papes, je me suis très fortement appuyé sur le « dictionnaire des papes », d’Ivan Gobry, publié en 2008 aux éditions Pygmalion.

Il est donc faux d’écrire qu’il n’y a jamais eu de papes non-européens. Il est cependant vrai qu’il n’y en avait plus eu depuis le 8ème siècle.

On peut penser à certains éléments de contexte qui peuvent l’expliquer.

Il y a d’abord Mahomet (mort en l’an 632). L’asservissement du Proche-Orient et de l’Afrique du nord, par les Mahométans, dans les siècles suivant la mort de leur prophète, a incontestablement contribué à l’absence de papes venant de ces contrées depuis lors.

Il faut aussi noter que même en Europe, certaines contrées n’ont pas fourni de pape depuis la création des Eglises orthodoxes (Grèce, Russie).

Enfin, il ne faut pas oublier que le pape est le chef de l’Eglise catholique, mais est aussi (ou d’abord) l’évêque de Rome. Les papes ont donc été européens depuis le 8ème siècle, mais aussi très massivement italiens. On l’a oublié depuis, mais le pape polonais Jean-Paul II, élu en 1978, était le premier pape non-italien depuis Adrien VI (pape de 1522 à 1523), qui était né à Utrecht (Pays-Bas).

Pour conclure, je dirais qu’étudier l’histoire des origines des papes ne manque pas d’intérêt. C’est un aspect de l’Histoire. Mais si les journalistes se passionneront probablement à la prochaine élection papale pour savoir si le futur élu sera ou non européen, les catholiques seront très probablement beaucoup moins préoccupés (voire pas du tout…) par ces préoccupations nationales ou raciales que par l’espoir d’avoir un bon pape.

Merci pour cette suite.

Cette semaine, la télévision diffusait pour la première fois « Top Gun : Maverick », film sorti en 2022, suite du « Top Gun » qui avait été un grand succès en 1986.

Dès le début, « Top Gun : Maverick » se met dans la continuité musicale de « Top Gun », évitant une modernisation ou une rupture. Dans la continuité aussi visuelle, notamment avec la reprise des codes visuels (lunettes, avions, voitures, moto). Certaines scènes sont aussi des références, des clins d’œil à la version de 1986.

On peut toujours craindre, avec la réalisation d’une suite, que les épisodes suivants ne soient que des pâles copies moins bonnes. Ce n’est pas le cas ici. « Top Gun » avait été un très bon film, la suite est encore meilleure. Les images aériennes étaient spectaculaires dans le film de 1986 ; elles le sont encore plus, nettement plus, dans le dernier film. Enfin, « Top Gun : Maverick » a eu la bonne idée de baisser le taux de gaminerie et de testostérone dans cette dernière version ; de plus, l’acteur principal, Tom Cruise, s’est bonifié en 35 ans, et a perdu sa tête et son comportement de jeune crétin.

Un bon spectacle donc. Une histoire d’hommes, de combattants, de patriotes, loin d’autres productions audiovisuelles woke.

Mort de Toby Keith.

Le chanteur de country américain Toby Keith est mort le 5 février 2024. S’il n’est pas très connu en France, il semble au contraire très populaire aux Etats-Unis.

Je ne l’ai découvert que tardivement. C’était en 2010, dans l’ouest de l’Afghanistan, sur la base italo-américaine d’Hérat.

Comme d’autres chanteurs patriotes américains dans divers conflits, il était venu chanter pour les troupes américaines. Ca mérite le respect, et ça suscitait de la sympathie chez moi.

Ceci dit, en dehors de cet aspect, ce premier contact avec sa musique n’avait pas provoqué chez moi un enthousiasme délirant. Ce dont je me souviens, c’est la chanson « Beer for my horses ». Le refrain était facile à comprendre : « Whiskey for my men, beer for my horses » (« Du whisky pour mes hommes, de la bière pour mes chevaux »). Des paroles simplettes pour un mauvais western caricatural, non ? La mélodie était correcte, mais n’était pas non plus mémorable, à la différence d’autres chansons célèbres de musique country (comme par exemple « Take me home, country roads » de John Denver, ou « I will always love you » de Dolly Parton).

J’ai ultérieurement beaucoup plus apprécié le répertoire de Toby Keith.

Je commencerai par reciter « Beer for my horses ». La découverte du reste des paroles avait rendu la chanson plus intéressante. Même si l’on reste dans l’ambiance western.

« Grandpappy told my pappy, back in my day, son,

A man had to answer for the wicked that he done.

Take all the rope in Texas, find a tall oak tree.

Round up all them bad boys, hang them high in the street ».

Paroles que je traduis ainsi :

« Grand-père dit à mon père : de mon temps, mon fils,

Un homme devait répondre du mal qu’il avait fait.

Prenez toute la corde du Texas, trouvez un grand chêne.

Rassemblez tous ces mauvais garçons, pendez-les en hauteur dans la rue ».

J’ai apprécié plus particulièrement trois autres chansons : « American soldier », « Made in America » et « Courtesy of the Red, White and Blue ».

La chanson « American soldier » a été accompagnée d’un clip montrant un réserviste que sa famille accompagne jusqu’à l’avion militaire, alors qu’il part en mission.

« You can bet that I stand ready

When the wolf growls at the door ».

« Tu peux être sûr que je suis prêt,

Quand le loup grogne à la porte ».

La chanson « Courtesy of the Red, White and Blue (The Angry American) » est sortie après le 11 septembre 2001. Elle unit les souvenirs familiaux de Toby Keith et les débuts de la « guerre contre le terrorisme ».

« My daddy served in the army,

Where he lost his right eye,

but he flew a flag out in our yard

Til the day that he died.

He wanted my mother, my brother, my sister and me

To grow up and live happy

In the land of the free.

Now this nation that I love has fallen under attack (…)

And the Statue of Liberty started shaking her fist.

And the eagle will fly man, it’s gonna be hell (…)

And you’ll be sorry that you messed with

The U.S. of A.

Cause we’ll put a boot in your ass.

It’s the American way »

Paroles que je traduis ainsi :

« Mon père a servi dans l’armée,

Où il a perdu son œil droit,

Mais il a planté un drapeau dans notre cour

Jusqu’au jour où il est mort.

Il voulait que ma mère, mon frère, ma sœur et moi,

Grandissions et vivions heureux

Au pays de la liberté.

Maintenant, cette nation que j’aime est attaquée (…)

Et la statue de la Liberté a commencé à serrer son poing,

Et l’aigle volera mec, ça va être l’enfer (…)

Et tu seras désolé d’avoir joué avec

Les États-Unis d’Amérique.

Parce qu’on va te botter le cul.

C’est la manière américaine »

La chanson « Made in America » évoque la désindustrialition américaine et demande d’acheter plus de produits portant l’étiquette USA.

On peut enfin signaler que Toby Keith a composé la chanson « Don’t let the old man in » pour le film de Clint Eastwood « La mule » (2018).

L’Amérique a perdu cette année un de ses grands chanteurs patriotes. Certaines de ces chansons deviendront des classiques. Certaines sont déjà des hymnes de l’Amérique qu’on aime.

Chansons citées :

Courtesy of the Red, White and Blue (The Angry American) : 2002

Beer for my horses : 2003

American soldier : 2003

Made in America : 2011

Don’t let the old man in : 2018

Aléas météo.

La météo sur France3 vers 13h00 annonçait de la pluie pour cet après-midi.

Un petit coup d’œil à l’extérieur m’a montré un soleil resplendissant sans le moindre nuage ; un petit coup d’œil sur la météo sur l’ordinateur prévoyait aussi un après-midi ensoleillé.

J’avais prévu de faire une balade, mais par prudence excessive, j’ai décidé d’annuler ma sortie. Par prudence, mais sans doute aussi un peu par fainéantise.

Bien m’en a pris.

En milieu d’après-midi, orage et déluge. Dans ma rue en pente, un torrent. Attention. Quand je dis « torrent », ce n’était pas un tsunami de 2 mètres charriant boue, troncs d’arbres et carcasses de voiture. Juste quelques centimètres d’eau dévalant la pente, les égouts d’eau de pluie étant saturés. Donc rien d’exceptionnel ni de dramatique, ça nettoie juste la rue. Mais je n’ai pas regretté de n’être pas allé me promener dans les collines…

A l’abri chez moi, au bout de quelques dizaines de minutes, j’ai vu mon voisin rentrer chez lui sous les trombes d’eau. Il avait probablement fait confiance à Internet….

Faut-il vraiment soigner les femmes ?

On a régulièrement, en France, des musulmans qui refusent que leur femme soit examinée par un médecin masculin, et exigent un médecin féminin.

Le même type de musulmans, simultanément, refuse que les femmes suivent des études. En Afghanistan (et un peu en Iran) par exemple, il y a eu de nombreux cas où les filles fréquentant l’école sont empoisonnées, assassinées, attaquées à l’acide ; et il ne s’agit pas toujours de filles préparant de hautes études, mais aussi de filles fréquentant les écoles primaires….

Comment peut-on en même temps interdire aux filles d’aller à l’école, et exiger des médecins féminins ? C’est un peu contradictoire… Comment font-ils dans les vrais pays islamiques ? En fait, la contradiction n’existe peut-être que chez nous. En vraie terre islamique, c’est peut-être très simple : il suffit que les femmes ne voient pas de médecin et ne soient pas soignées.

Vœux à contresens.

L’Union européenne a un « responsable régional des médias arabophone pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord » (région MENA, en langage technocratique globish).

Apparemment, il s’agit d’un poste créé en 2021, et son premier titulaire est un fonctionnaire espagnol, Luis Miguel Bueno.

Celui-ci présentait ses vœux pour 2024, sur Twitter, sur le compte officiel de sa fonction (@EuinArabic, 31 décembre 2023), qui le présente en anglais comme le « porte-parole arabophone de l’UE pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ».

Ces vœux étaient en arabe. La traduction automatique sur Twitter donnait ceci : « Meilleurs vœux pour cette nouvelle année. Mon souhait? Paix. Très clair. Mon but? Continuer à œuvrer pour mettre en valeur au sein de l’Union européenne l’importance du monde arabe, de la langue arabe et de notre patrimoine commun. C’est mon humble contribution à la construction de ponts et à la compréhension entre l’Europe et nos voisins. Meilleurs vœux pour une heureuse nouvelle année ».

Je suis sûr que certains trouveront ça très beau.

Pas moi.

Parce que « mettre en valeur au sein de l’Union européenne l’importance du monde arabe, de la langue arabe et de notre patrimoine commun », ce n’est pas le travail du porte-parole de l’UE auprès des Arabes, mais ce pourrait être celui d’un éventuel porte-parole des Arabes auprès de l’UE. Le métier du porte-parole de l’UE, payé par nos impôts, serait plutôt de mettre en valeur auprès des pays arabes l’importance de la civilisation européenne et des langues de ses pays, non ?

C’est peut-être un détail pour vous. Effectivement. Mais c’est un détail très symbolique, car il illustre la perversion et l’inversion de certains fonctionnaires et responsables européens qui, au lieu de servir notre civilisation, travaillent, à des degrés divers, à islamiser nos pays.

On redémarre.

Bonjour.

Bonne année à tous.

Je reprends le rythme (irrégulier) de mes chroniques.

Après une pause de 4 ans, que j’avais décidée, notamment pour terminer mon livre (« Quand l’Ouest perd le nord »), et pour la création de la maison d’édition qui devait en assurer la publication.

Il faut éviter de vouloir faire trop de choses à la fois…..